Pour soutenir le secteur agro-pastoral malien affecté par la crise, le FIDA (Fonds International de Développement Agricole) vient d’accorder au Mali une enveloppe financière de 20 millions de dollars US, soit l’équivalent de 10 milliards CFA.
L’annonce a été faite à l’issue des travaux de la 43e session du conseil de ses gouverneurs, à laquelle le président de la République et sa délégation ont pris part, le 11 février dernier, à Rome, en Italie.
Pour le président de la République, ce geste est le « témoignage d’un partenariat de qualité entre le Mali et le FIDA ».
Arrivé à Rome, dans la soirée du lundi 10 février, le président de la République et sa délégation ont été accueillis, sur le tarmac de l’aéroport militaire Ciampino, par Mr Aly Coulibaly, ambassadeur du Mali en Italie ; mais aussi, par un haut fonctionnaire du FIDA, accompagné d’un officiel italien.
Le lendemain, mardi 11 février, le Chef de l’Etat et sa délégation ont pris part à l’ouverture des travaux de la 43e session du conseil des gouverneurs du FIDA.
Des projets financés à hauteur de 285 millions de dollars US
Institution spécialisée des Nations-Unies, le FIDA se consacre, depuis sa création en 1977, à l’investissement dans les zones rurales. Et à l’exploitation du potentiel des petits agriculteurs et des populations rurales pour un développement durable.
Les efforts du FIDA s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030. A termes, ils visent à éliminer la faim et la pauvreté sous toutes leurs formes.
Au Mali, le FIDA finance des projets à hauteur de 285 millions de dollars US dans les domaines de l’agriculture, l’agroforesterie, l’élevage, la pêche, l’hydraulique, la santé liée à la nutrition, l’éducation, le désenclavement, l’équipement rural et agricole, la lutte contre la faim et la pauvreté.
Un partenariat de qualité
« Le peuple du Mali s’honore de la sollicitude du FIDA pour son assistance et l’impact de ses interventions sur les jeunes, les femmes et les populations rurales du Mali », déclare le Chef de l’Etat, à l’ouverture des travaux. Avant d’égrener les potentialités de son pays.
Avec, dit-il, une production céréalière de 10 millions de tonnes, et une production record en coton, le Mali, ajoute le président IBK, est « entré, résolument, dans le cercle vertueux en matière d’agriculture ».
S’agissant de la crise, qui affecte son pays depuis 2012, IBK rassure : « Le Mali n’est pas au mieux de sa forme ; mais le Mali ne baissera pas les bras ».
Pour Gilbert Houngbo, directeur général du FIDA, la présence du Chef de l’Etat malien à cette 43e session du conseil des gouverneurs du FIDA est un « signal fort ».
A l’issue des travaux, le directeur général du FIDA annonce, dans un tonnerre d’applaudissements, que son institution alloue 20 millions de dollars US, soit 10 milliards CFA, au secteur agro-pastoral malien. Objectif : soutenir la résilience des producteurs affectés par la crise.
En marge de la 43e session du conseil des gouverneurs du FIDA, le président de la République a reçu, en audience, les présidents ou représentants de plusieurs institutions des Nations-Unies, dont ceux de la FAO, du PAM ou du FIDA. Avant d’animer une conférence de presse. Au rang des questions posées au président de la République par les scribouillards, celle liée au changement climatique.
« Le Mali vit ce phénomène, singulièrement, dans le centre du pays, qui connaît un bouleversement des cycles habituels de dégradation des terres », a-t-il répondu. Et de conclure : « C’est faute de ne pas l’avoir planifié que nous subissons, de plein fouet, les conséquences ».
IBK reçu au Palais du Quirinal et au Vatican
Autre audience du Chef de l’Etat : celle que lui accordée, au Palais du Quirinal, le président de la République italienne, Sergio Mattarella.
Les échanges ont porté sur les questions de développement ; mais aussi, le renforcement de la coopération entre le Mali et l’Italie.
Jeudi 13 février, le président de la République et son épouse ont été reçus par le Pape François, au Vatican.
A l’issue de leur entretien à huis clos, le Pape à fait visiter à son hôte la bibliothèque du Vatican. Un privilège accordé aux hôtes de marque.
« Vous prenez là un gros risque, votre éminence ; surtout, avec le rat de bibliothèque que je suis », ironise IBK, en admirant les chefs d’œuvre, qui peuplent les raillons.
Tirant le bilan de son italien, au micro, de nos confrères de la presse publique, le président de la République se réjouit de ses échanges avec les chefs d’institutions des Nations-Unies à Rome ; mais surtout, « d’avoir dit le Mali » et d’avoir récolté 10 milliards CFA pour soutenir les producteurs affectés par la crise.
A noter que le Mali est l’un des rares pays à avoir consacré 15 % de son budget national à l’agriculture ; soit, bien plus que ce que réclame la décision de Maputo.
Oumar Babi
Source: Journal Canard Déchainé-Mali