La mission d’évaluation de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la Transition s’est achevée le 12 janvier 2021. L’équipe d’experts qui vient d’achever son séjour dans la capitale malienne a eu à rencontrer tous les acteurs : les autorités de la Transition, la classe politique et d’autres acteurs du processus électoral. Ce fut l’occasion pour la classe politique d’exprimer ses préoccupations autour de la conduite du processus et du respect du calendrier fixé pour l’organisation d’élections transparentes et crédibles.
La délégation de la CEDEAO qui a pris bonne note des messages en a profité pour attirer l’attention des nouvelles autorités de cette transition sur la nécessité de s’impliquer en vue du respect des orientations fixées et des engagements pris au terme des différents rounds de la médiation de sortie de la crise. Pour sa part, le président de la Transition Bah N’Daw a promis d’organiser ces élections dans le délai indiqué. Malgré toutes ces assurances, la classe politique affiche un grand pessimisme comme cela a été exprimé par certains leaders au cours des échanges avec la mission d’évaluation. Des observateurs indépendants s’invitent dans le débat et disent clairement ce qu’ils pensent de la situation. C’est le cas de Dr Aly Tounkara, Directeur fondateur d’un Centre spécialisé.
Dans une intervention sur une chaîne européenne (RT France), Dr Ali Tounkara, Directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel est formel : « La Transition pourrait difficilement parvenir à l’organisation d’élections transparentes et crédibles »,
a confié l’expert dans un entretien accordé à la Chaîne de Télévision de France.
L’expert ajoute : « Lorsqu’on regarde les différentes positions qui se dégagent sur la scène, naturellement, on est en face d’une transition qui est déjà émaillée par des résistances, l’exclusion et même un souci réel de l’inclusivité quant à la conduite de la charte et la feuille de route de la Transition », a expliqué Dr Aly Tounkara.
Mieux, aux yeux du Directeur Fondateur du Centre des études sécuritaires et stratégiques, à la lecture des actions conduites par cette transition on se voit en face d’une transition “en solo”. Ou les militaires vont faire seuls les réformes, ou ils vont impliquer les acteurs. Dans cette dernière hypothèse, cela va conduire à une refonte des actions qui sont entreprises par les militaires. Quid de la révision constitutionnelle ?
LAYA DIARRA
Source : Le Soir De Bamako