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LE DÉPUTÉ BABANI SISSOKO À CŒUR OUVERT

«…Alou Badra Diallo s’est mis à genoux pour nous supplier… Il semble que c’est son habitude. Je ne dirai pas que la justice est corrompue, mais…»

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Il nous parle ici de tout, de ses démêlés avec l’opérateur Economique Alou Badra Diallo, Me Mountaga Tall, de sa vision du Mali, etc. «Il», c’est Foutankè dit Babani Sissoko, plus connu sous le nom de Baba Sora, ex-député et ancien maire de Dabia (Kéniéba). Interview !

 

Le Sphinx : Que s’est-il passé avec l’opérateur économique Alou Badra Diallo ?

Babani Sissoko : Merci ! Il y a bien entre nous un contrat de location de mes machines (un bulldozer de marque DSK et une niveleuse) pour un montant de plus de 5 milliards F CFA. Et sur ce montant, il ne m’a payé que 4 millions.

Il y a aurait donc un refus de payer ?

Bien entendu ! Une nuit, au-delà de 23 heures, son avocat Me Dembélé, est allé me trouver à l’Hôtel «Les Rails» de Kayes. Il m’a dit que son client, par rapport au contrat portant sur la location de mes machines, s’engageait à me verser 600 millions F CFA pour montrer sa bonne foi. Pour la petite histoire, il m’a demandé s’il y avait un sac pour mettre cet argent…  Et c’est mon petit frère qui est allé chercher un sac à trois à quatre kilomètres plus loin. On le lui a remis et il est reparti.  Je suis resté avec mon avocat Me Bathily et mon petit frère jusqu’à six heures du matin. Et on n’a jamais revu Me Dembélé. Il a disparu à jamais !

Et que sont devenues les machines ?

Je ne les ai jamais retrouvées non plus…

Vous avez engagé une procédure judiciaire contre lui ?

Plusieurs fois ! Et là, Alou Badra Diallo s’est mis à genoux pour nous supplier… Il semble que c’est son habitude. Je ne dirai pas que la justice est corrompue, mais…

Qu’a donc fait votre avocat, Me Bathily, une fois devenu ministre ?

Me Bathily est, en effet devenu ministre de la justice. C’est un homme qui connait le droit et surtout ce dossier. Mais il ne pouvait réagir tout de suite parce qu’on allait certainement mal interpréter son geste. D’où sa méfiance. On n’aurait, en effet pas vu le droit, mais sa personne en tant qu’avocat de Babani. Nous en sommes là jusqu’à ce jour. Des gens sont allés plusieurs fois le voir et lui dire de me remettre ce qu’il me doit… Mais en vain ! Il ne m’a remis ni mon argent, ni mes machines.

Et que pouvez-vous dire à propos de Me Tall ?

Me Tall et moi, on se connait et on se respecte mutuellement. Mais vous savez, c’est quelqu’un qui est très fort en trafic d’influence. Derrière sa mine joviale se cache beaucoup de choses…

C’est lui qui m’a approché et s’est installé entre nous un rapport d’amitié et de fraternité… On est resté ainsi jusqu’à ce que je vende mon hôtel. Et quand je l’ai vendu, il m’a dit, «Fais attention à l’histoire de Djigué. Mais rassure-toi, je prends en charge. Je m’en occupe !».

Je lui ai répondu que je n’ai pas pris d’argent avec Djigué. Je ne connais même pas son domicile. La maison que je devrais lui vendre se trouve à Titibougou au prix de 14 millions F CFA. C’est tout ce qui s’est passé entre nous. Rien d’autre ! Je n’ai jamais été chez lui… C’est un dossier qui se trouve au niveau du Tribunal et je ne souhaite pas en parler.

Et à propos des 600 millions F CFA, je lui ai dit de garder sur mon compte en vue de payer les créances certifiées et avec témoin… Par la suite, je suis parti pour les campagnes législatives de 2007. A mon retour, il n’a pas fait de compte-rendu. Il ne m’a jamais montré de reçu de paiement ou décharge.

On en est resté là jusqu’au jour où le bruit sur la prétendue affaire Djigué a commencé à courir. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Et Me Tall qui prétend avoir payé mes dettes n’a jamais apporté la preuve de ces paiements.

On a amené le dossier à l’Assemblée Nationale. Ici, devant 141 députés, on lui a demandé de justifier les prétendus paiements et les personnes concernées. Il n’a pu le faire. C’est comme cela que son immunité a été levée. Mes avocats voulaient poursuivre la procédure. Mais je leur ai dit de patienter en espérant qu’il réparera ou essayera juste de réparer la faute ne serait-ce que pour montrer sa bonne foi. Mais non ! Il m’a pris pour le roi des imbéciles… Si je l’étais, je ne serais jamais milliardaire.

Et que pensez-vous du Mali d’aujourd’hui ?

Le Mali est un grand pays. Il y a certes des bruits de conflits fatals, mais il n’y a jamais ce type de conflit. Nous devrons être conscients qu’en dehors de l’Eternel, que nous sommes les véritables propriétaires et responsables de ce Mali. Nous ne devrons pas accepter nous détruire nous-mêmes. La question de chef est une affaire de destinée. Les critiques sont normales, mais nous devrons, au nom du Mali, accompagner les chefs jusqu’à la fin de leur mandat. On a mal jugé Moussa Traoré, Amadou Toumani Touré, Alpha Oumar Konaré et aujourd’hui IBK. A se demander finalement qui est bon.  Et pourtant, il y a de très bons Maliens et Maliennes. Prions Dieu pour le pays.

Propos recueillis par A. Dramé

 

 

Source: lesphynx

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