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Le coût et le prix de la victoire sur l’ennemi

Voilà une semaine jour pour jour que notre pays, dans l’unité et dans la convergence de tous les fils, a commémoré le 59ème anniversaire de son armée. Jamais la nation malienne ne s’est aussi retrouvée soudée derrière son outil de souveraineté. A peine les lampions éteints sur la fête marquée par la livraison de la première partie d’acquisitions dites modernes pour faire face à l’ennemi, le peuple qui s’était remis à rêver renoue avec l’horreur. Jeudi c’était Dioungani, hier dimanche Sokolo. Les deux attaques ont coûté une trentaine d’hommes à notre Armée et endeuillé autant de famille au sein de la Nation.

 

La guerre que nos hommes mènent contre le terrorisme pour garantir l’intégrité de notre territoire a un coût en termes d’efforts financiers à toujours consentir de la part de l’Etat, mais aussi un prix en sacrifice ultime que les hommes consentent quotidiennement sur le terrain. Ne serait-ce qu’au regard du coût et du prix déjà payés, gagner cette guerre devient un impératif de survie pour la nation malienne.

En attendant cette issue que chaque patriote voudrait voir heureuse, il importe que la nation, en ses diverses composantes, consente à repartir et à supporter l’effort de guerre de ceux qui sont en charge de la mission sacrée au service du peuple veuille aussi sortir des chantiers battus. Il faudrait que les Maliens intègrent et acceptent le coût et le prix de cette guerre de la part de leur État et de la part de leur armée ; il faudrait que les experts militaires repensent et mettent à jour leur logiciel en changeant radicalement de stratégie. On ne peut continuer à vouloir mener une guerre sans enregistrer de pertes, mais on ne peut aussi continuer à vouloir combattre avec des blindés des djihadistes à motos. Les moyens et les hommes sont autant en cause que la stratégie.

Il nous faut donc changer d’approche et de stratégie globale, tant au plan opérationnel que sur le plan de la communication. L’exhibition des prises de guerre doit être bannie de notre approche pour régler nos comptes avec le pouvoir. Ces prises de guerre sont la preuve des efforts consentis par l’État et les morts enregistrés, l’éloquente illustration de la volonté des hommes de donner leur vie pour ce pays. Ce qui manque, de notre avis de profane, c’est l’approche stratégique. Combattons-les avec leurs armes. Équipons nos soldats de motos, plus mobiles que ces lourds blindés trop exposés et donc trop vulnérables.

Il urge pour nous de revoir nos conceptions de la guerre, et notre vision de l’Armée. Il faut désormais reconstituer, former et équiper notre armée pour gagner cette guerre avec des moyens adaptés. Et le temps presse, car la stagnation stratégique donne l’impression d’une incompétence ou d’une absence de combativité. Ce qui est loin d’être le cas. Nous avons des officiers compétents et patriotes, parmi les meilleurs en Afrique et nos soldats donnent leur vie pour leur pays.

Il faut changer, et il faut vite changer.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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