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Le courant est devenu une denrée rare au Mali : Les Autorités doivent éviter à tout prix le syndrome du mois de Mars

Alors qu’on pensait trouver à moyen terme un début de solution à la crise énergétique au Mali, le constat est tout autre car la situation ne fait que s’empirer au point que l’on se demande si les autorités ne sont pas à bout de souffle et à court de solutions. Elles semblent être véritablement à court de solutions d’où l’exacerbation de la crise. La plus grande crainte est que l’on s’achemine vers le mois de tous les dangers au Mali, à savoir le mois de Mars. L’inquiétude est d’autant plus légitime que ce mois à une histoire faite des hauts et de bas.

 

Le mois de mars rappelle des hauts faits dans l’histoire récente du Mali, comme l’avènement aux forceps de la démocratie. La particularité du mois est qu’il est le début de la période de canicule au Mali donc la demande est plus forte. Les autorités vont-elles parer au plus pressé pour trouver des solutions ne serait-ce qu’à la crise énergétique ? A quoi les autorités peuvent-elles s’attendre ?

Les coupures intempestives et récurrentes de l’électricité  perdurent depuis plus de deux ans maintenant et le hic est qu’on ne voit aucune espèce de signe qui fonde à dire que le bout du tunnel est pour bientôt. De quelques heures de délestages au départ, à quelques jours, bientôt nous allons connaitre une rupture générale dans la desserte du courant. Les petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries, les ateliers de couture, de soudure et de menuiserie sont presqu’à l’arrêt s’ils ne sont pas fermés. Bref tous ceux dont le gain  dépend de l’électricité connaissent le pire moment de leur existence car ils ne vivent plus, mais vivotent à la recherche de leurs quotidiens. Cette situation fait sans nul doute planer une menace sur la paix sociale. Les autorités en sont-elles conscientes ? Ne dit-on pas que la crise sociale est la mère de toutes les crises ? Nous nous acheminons inéluctablement vers le mois fatidique au Mali, à savoir le mois de mars. La spécificité de ce mois de cette année est qu’il consacre la fin officielle de la période transition avec l’investiture d’un Président démocratiquement élu, or les autorités ont déjà reporté les élections. Les mêmes causes vont-elles produire les mêmes effets ? Le Mali entre véritablement dans une zone de turbulence et le risque d’une jonction entre les différentes entités sociopolitiques pour former un front compact  afin de mener la lutte contre le régime transitoire est plus que visible.

Les autorités vont-elles parer au plus pressé pour trouver des solutions ne serait-ce qu’à la crise énergétique ?

Les autorités doivent faire face à la crise énergétique  en donnant du courant pour soulager les populations qui broient du noir. L’exacerbation de la crise énergétique ne présage rien de bon pour le régime du Colonel Assimi Goita, car après la résilience, infailliblement ce serait  la révolution. Le peuple commence à en avoir assez de la situation. A ce rythme il est fort à craindre que toutes les forces vives de la nation ne se retrouvent pour former un front contre la transition. La classe politique qui était au début très dolosive, commence à sortir la tête de l’eau, les opérateurs économiques, premières grandes victimes commencent à s’offusquer, le bas peuple qui ne demande rien d’autre qu’une amélioration de ses conditions de vie et d’existence, en a assez de la délicate et intenable situation. Une synergie d’actions pourrait être créée entre toutes ces forces éparses pour devenir  un groupe homogène déterminé à en découdre avec cet ordre dégradant.   En tous les cas les autorités doivent parer au plus pressé pour prendre toutes les dispositions afin de faire face à l’urgence énergétique avant le fatidique mois de mars.

A quoi les autorités doivent-elles s’attendre ?

Elles doivent s’attendre à une grogne sociale à la hauteur de la crise que vit le peuple actuellement. Et si les syndicats se  rallient à la cause, il y a fort à parier qu’il y aura un mouvement général que nul ne saurait prédire les conséquences pour le régime en place. Il est temps avant qu’il ne soit trop tard pour les autorités de chercher à sortir de cette période exceptionnelle pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. La paix et la stabilité passent par cette voie.

En somme, Nous ne nous lasserons jamais de rappeler que le Mali est à la croisée des chemins, donc il a non seulement besoin de tous ses fils et filles, mais aussi de tout le monde pour le sauver d’un effondrement. Tout autre discours relèverait de l’hypocrisie, de l’opportunisme, du populisme et de la préservation des intérêts personnels voire claniques.

Youssouf Sissoko

L’Alternance

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