Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU doit arriver aujourd’hui à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo pour une visite de cinq jours, en amont du scrutin présidentiel et parlementaire de décembre
Un déplacement sur fond de tensions entre les autorités congolaises et les Nations unies. Le Conseil de sécurité espère rencontrer le président Joseph Kabila, son Premier ministre et son chef de la diplomatie, la commission électorale, ainsi que l’opposition et la société civile.
L’ONU souhaite s’assurer d’élections présidentielle et parlementaires “libres” le 23 décembre dans le pays. Arguant de sa souveraineté, la RD Congo a refusé toute aide financière et logistique de l’ONU pour le processus électoral. Le président congolais a promis de quitter le pouvoir après le scrutin, plusieurs fois retardé mais désormais “irréversible”, selon lui.
La Bolivie, présidente en exercice du Conseil en octobre, la France et la Guinée équatoriale organisent ce voyage, auquel participent également l’ambassadeur néerlandais à l’ONU, Karel Van Oosterom, ainsi qu’un chef de cabinet adjoint de la mission américaine. En juillet, l’ambassadrice américaine Nikki Haley n’avait pas obtenu de feu vert de Kinshasa pour se rendre à nouveau dans le pays après un premier déplacement en 2017, selon des diplomates.
Lors de son séjour, le Conseil de sécurité évoquera également la lutte contre l’épidémie d’Ebola dans l’est du pays, objet d’une réunion à huis clos mercredi du Conseil de sécurité. La dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais depuis l’apparition du virus en 1976 est survenue dans une zone de grande insécurité, avec des tueries de civils attribués au groupe armé d’origine ougandaise Allied Democratic Forces. Dans une déclaration publiée à l’issue de cette rencontre, le Conseil a appelé “tous les groupes armés à une cessation immédiate des hostilités”.
Les diplomates de la délégation du Conseil de sécurité discuteront aussi via des liaisons vidéo avec différentes implantations de Casques bleus dans le pays. Avec 17.000 Casques bleus et un budget annuel d’un peu plus d’un milliard de dollars, la mission de paix Monusco est l’une des plus importantes missions de l’ONU dans le monde.
La semaine dernière, lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, le président Joseph Kabila avait exigé devant un “début effectif et substantiel du retrait” de cette force, ne la jugeant plus utile. “Personne n’est contre un retrait à terme de la Monusco, tout dépend de la suite”, note-t-on à l’ONU.
BBC Afrique