Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé hier à l’unanimité la MINUSMA à apporter un soutien logistique et matériel aux forces antiterroristes du G5 Sahel. Portée devant les Nations unies par la France, cette résolution exige aussi la mise en place par l’Union européenne d’un fonds de gestion des contributions volontaires internationales à la force conjointe.
Le texte prévoit entre autres des évacuations sanitaires, l’aide des unités de génies de la MINUSMA afin de préparer les bases opérationnelles de la Force conjointe au Mali. En plus de cela, le G5 sahel pourra aussi bénéficier de la force des nations unies d’un appui en eau, en nourriture et en carburant.
La France, qui portait cette résolution, aurait souhaité un soutien plus large et pérenne, mais Washington a refusé que les fonds de l’ONU soient engagés dans la force du G5. Paris a donc proposé la mise en place d’un fonds spécial géré par l’Union européenne pour obtenir un consensus.
En outre, cette résolution souligne que l’ONU devrait être pleinement remboursée par un dispositif de financement coordonné par l’Union européenne à travers la gestion des contributions volontaires internationales à l’appui de la Force conjointe.
Toutefois, dans cette résolution, le Conseil de Sécurité précise que « l’appui ne serait accordé aux forces de défense et de sécurité des États du G5 que lorsqu’elles interviennent sur le territoire malien dans le cadre de la Force conjointe ».
Cette aide des nations unies intervient quelques jours après l’annonce par l’Arabie Saoudite d’une contribution financière à hauteur de 100 millions de dollars pour le déploiement de la force antiterroriste mise en place en début d’année.
Certains spécialistes des questions sécuritaires pensent que l’appui logistique et matériel de la MINUSMA « est important dans l’opérationnalisation du G5 Sahel qui connaît des problèmes financiers ». Toutefois, ils affirment que « la limitation de l’intervention de la mission de l’ONU au Mali pourrait consister une contrainte ».
André Bourgéot, Chercheur au Centre National de la recherche scientifique de Paris
studio tamani