En visite en France, le secrétaire général du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) Moussa Ag Acharatoumane était sur le plateau du Journal Afrique de TV5MONDE, hier mercredi 25 avril. L’occasion pour lui d’être interpellé sur de nombreux sujets tels que les opérations de lutte antiterroriste dans la région de Ménaka, la tenue de la présidentielle de juillet prochain, etc.
D’entrée de jeu, Moussa Ag Acharatoumane a tenu à préciser que les attaques terroristes perpétrées par certains groupes au Mali ne sont pas nouvelles. Mais pour lui, le fait que cela s’est récemment accentué prouve « qu’ils sont aux abois, à cause des nombreuses défaites qu’ils ont récemment subies ». Une situation qui a d’ailleurs entrainé la mort de plusieurs de leurs chefs.
Selon lui, bien qu’ayant été affaibli, la menace terroriste est loin d’être éradiquée. S’agissant de la présidentielle de juillet prochain, il a estimé que c’est une étape très importante « mais les réalités sécuritaires pousse à se poser des interrogations». Il en veut pour preuve la faiblesse du redéploiement de l’armée sur toute l’étendue du territoire national, le manque d’engagement de certains mouvements armés pour la paix… Aussi, une question lui a été adressée sur les raisons de son entrée dans la rébellion de 2012. Selon le chef du MSA, le contexte n’est plus le même. Il a fait savoir qu’il y avait certains facteurs exogènes tels que la chute du Colonel Kadhafi, qui ont entraîné des conséquences désastreuses sur le Sahel.
Concernant les mouvements djihadistes, il a signalé que leur présence au Mali remonte à 2003. De ce fait, il a réfuté la thèse selon laquelle c’est à cause de la rébellion de 2012 que les mouvements djihadistes se sont installés au Mali ou qu’il y ait une alliance entre les deux. Parmi les autres raisons qui ont motivé cette rébellion, il a cité la persistance de la crise politique et socioéconomique. D’autant qu’à cette période, l’Etat n’était pas si présent dans certaines zones du Nord. S’y ajoute le fait que le septentrion était confronté à un problème de développement, de pauvreté, de trafic et de rébellion cyclique. Selon lui, c’est donc un problème de fond auquel le Nord est confronté et pour cela il faut des solutions de fond. Donc, aux grands maux, les grands remèdes.
L’occasion a également été mise à profit par Moussa Ag Acharatoumane pour évoquer les opérations antiterroristes auxquelles certaines forces comme celles du MSA participent pour la sécurisation de la région de Ménaka. Selon lui, le MSA ne fait qu’user de son droit à la légitime défense contre les multiples exactions commises par ces bandits. Il a tenu à préciser que le MSA n’est pas en guerre contre une communauté. D’où son rejet total des allégations du chef de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillaume Nguefa faisant état d’exactions contre des civils.
D’après lui, Daesch au Grand Sahara regroupe des communautés différentes. D’autant que le MSA n’est pas la seule force à lutter contre les terroristes dans cette zone. Pour lui, si des exactions ont été commises ce sont surtout l’œuvre d’individus isolé. Enfin, il estime que son principal combat est d’offrir une alternative et un espoir aux populations de la région. Ce qui explique bon nombre d’actes citoyens qu’il a posés pour le bien-être des populations.