J’ai pu constater que de nombreux citoyens dénoncent la nomination des Généraux à des postes d’ambassades lointaines. Personnellement, je n’en suis pas surpris, car la gestion des affaires militaires ne s’improvise pas, surtout pour un Etat qui n’est pas seulement en guerre, mais qui est dépendant de l’aide des autres.
Les réunions, les promesses, les annonces, tout a été dit, mais rien de profond n’a été fait. Malgré les apparences, le secteur de la défense reste l’un des plus maltraités du pays, le calvaire du soldat est réel et celui du Général est honteux.
Certains Généraux passent les dernières années de leurs activités à la maison, faute d’être dans les petits papiers. D’autres qui sont parfois les meilleurs, sont maintenus à des postes subalternes. Après les Colonels, la précarisation des Généraux devient une réalité dans notre pays.
La loi d’orientation et de programmation pour la période 2015-2019 n’a jamais pu être mise en œuvre, les dirigeants actuels ne connaissent pas la situation véritable de nos forces, ils ne se sont donné ni les moyens, ni la volonté. Alors, comment peuvent-ils proposer des pistes crédibles ?
Comprenez ma sidération lorsque j’ai lu ça….
Le Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM) du Mali se réunit en session extraordinaire du 19 au 21 février 2019 pour discuter de la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire et de l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires. Je rappelle que cette loi arrive à échéance cette année…
La misère du militaire est exploitée à des fins politiques, on peut parler d’une armée d’en haut et d’une armée d’en bas. Le véritable problème des autorités est qu’elles n’ont pas été capables de mettre en œuvre des réformes structurelles crédibles pour doter le pays d’une armée solide. Les Généraux sont devenus un problème, il faut leur trouver des postes, or, l’Etat n’a rien prévu. Aucune organisation régionale ou internationale ne se précipite pour engager nos Généraux à des postes de commandement, ça en dit long…
Notre pays continuera comme ça, car l’écoute, la prise de conseil et le travail efficace semblent être les véritables faiblesses des décideurs. Même faire un bon communiqué reste problématique. Des officiers se retrouvent à des postes sans jamais savoir ce qu’ils doivent faire, faute d’un objectif national, clair et commun.
La désorganisation interne est flagrante, la prise de décision est loin d’être sérieuse. Les influences se mêlent et s’entrechoquent. Il ne faut s’étonner de la nomination des Généraux aux postes d’ambassadeurs, mais plutôt de la précarisation progressive des officiers maliens, faute d’organisation et de réformes…
Les succès ponctuels sont le fait de l’engagement personnel de certains militaires présents sur les théâtres d’opération. Ils font surtout preuve d’initiative. Au passage, je rappelle que le Mali n’a pas accueilli depuis 2012, la manœuvre Flintlock (exercice de grande envergure organisé par l’armée américaine). Avant 2012, le Mali l’organisait régulièrement. Cette année, elle se déroule au Burkina Faso et réunit plus de 30 pays. C’est par ces évènements aussi que l’on jauge le sérieux des politiques mises en œuvre.
BST
Source: le Reporter