Dans un geste emblématique de sa vision pour un développement endogène, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a inauguré ce samedi à Bobo-Dioulasso la toute première usine de transformation de tomates du Burkina Faso. Cette infrastructure, baptisée Société burkinabè de tomates (SOBTO), est l’œuvre d’un modèle d’entrepreneuriat communautaire fondé sur l’actionnariat populaire.
Une réalisation porteuse d’espoir
Bamada.net-Fruit d’une mobilisation sans précédent, l’usine SOBTO est le symbole d’une économie nationale reposant sur les ressources et les efforts des Burkinabè eux-mêmes. Lancés en septembre 2023, les travaux de construction de cette unité industrielle ont mobilisé 7,5 milliards de FCFA, financés à hauteur de 80 % par des fonds propres grâce à l’actionnariat populaire et à 20 % par l’État.
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Spécialisée dans la production de pâte de tomate commercialisée sous la marque A’diaa (« la saveur » en langue dioula), l’usine a une capacité de transformation impressionnante de six tonnes de tomates fraîches par heure. Cette performance permettra de produire 800 kg de pâte de tomate à l’heure, répondant ainsi aux besoins croissants du marché national et ouvrant des perspectives pour l’exportation.
Une impulsion majeure pour l’économie locale
En plus de sa contribution à la sécurité alimentaire, l’usine SOBTO est une véritable locomotive pour l’économie locale. Elle générera, dès sa première année de fonctionnement, 180 emplois directs et 1 500 emplois indirects, avec une ambition de porter ce chiffre à 3 000 emplois indirects à pleine capacité. Un fait notable est que 75 % des postes sont occupés par des personnes effectuant leur premier emploi, répondant ainsi à l’un des principaux défis de l’emploi des jeunes au Burkina Faso.
Lors de la cérémonie d’inauguration, le président Ibrahim Traoré a exprimé sa satisfaction et son optimisme : « Il y a 14 mois, nous lancions ce projet ambitieux. Aujourd’hui, c’est une réalité. Merci au peuple burkinabè qui a cru en notre vision et qui a massivement souscrit à ce programme. » Il a également invité les sceptiques à rejoindre cet effort collectif : « Le développement endogène est une doctrine que nous devons tous adopter. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour construire un avenir prospère. »
Une vision d’industrialisation inclusive
Le programme d’entrepreneuriat communautaire, piloté par l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC), ne s’arrête pas à Bobo-Dioulasso. Le président Traoré a annoncé l’imminence de l’inauguration d’une autre usine à Yako, suivie de celle de Tenkodogo, toutes inscrites dans un vaste processus d’industrialisation du pays.
Karim Traoré, directeur général de l’APEC, a rappelé que l’usine de Bobo-Dioulasso s’étend sur une superficie de cinq hectares et qu’elle ambitionne de devenir un acteur clé du marché sous-régional. « Notre objectif est non seulement de satisfaire la demande nationale avec des produits de qualité, mais aussi de nous positionner sur le marché international. Cette usine est une étape cruciale pour notre autosuffisance alimentaire et notre souveraineté économique », a-t-il expliqué.
Des retombées multiples
L’impact de cette infrastructure va bien au-delà de la transformation de tomates. En dynamisant toute la chaîne de valeur agricole, elle offre aux producteurs locaux une opportunité unique de valoriser leurs récoltes. Les effets d’entrainement incluent une augmentation des revenus pour les agriculteurs, une réduction des pertes post-récoltes et une meilleure structuration des coopératives locales.
D’autre part, l’usine devrait générer un chiffre d’affaires annuel de huit milliards de FCFA dès les cinq premières années, renforçant ainsi l’économie nationale. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des importations de produits alimentaires transformés.
Une inspiration pour l’Afrique
Avec cette réalisation, le Burkina Faso prouve qu’il est possible de développer une industrie locale en mobilisant les ressources et les compétences internes. Ce modèle d’entrepreneuriat communautaire pourrait inspirer d’autres pays africains à adopter des solutions similaires pour relever leurs propres défis économiques et sociaux.
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Alors que l’usine SOBTO commence ses opérations, les regards se tournent vers l’avenir et les prochaines étapes de ce vaste projet d’industrialisation. Le capitaine Ibrahim Traoré a réitéré son engagement : « Nous devons construire un Burkina Faso fière, autonome et prospère. Et cela commence par la création de richesse ici, chez nous. »
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net