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Le bateau- Mali tangue- tangue et tangue : qui pour le sauver du naufrage !

Aujourd’hui, il faut une nouvelle race d’hommes politiques, intègres, conscients de la teneur de notre hymne national et dévoués à la cause de la patrie. Il faut donc des hommes prêts à traquer jusque dans leur denier retranchement les hommes et les femmes sans exception qui se sont rendus coupables de ces forfaitures aux dépens de notre peuple travailleur et au nom d’une démocratie parasitaire et nauséabonde dont la puanteur asphyxie chaque jour davantage l’air que respire la Nation malienne.

Dans le devenir des peuples et des nations, l’histoire nous enseigne qu’il n’y a pas de problème qui transcende la compétence des hommes. A chaque époque historique, les peuples produisent des hommes pour les sauver des turpitudes historiques. Ces hommes doivent être crédibles, affables et surtout austères et engagés à servir ces peuples.

Nous constatons avec amertume que depuis l’apatride coup d’Etat contre le régime nationaliste de Modibo Keïta, le Mali a entamé sa descende aux enfers. Pendant vingt-trois années de Moussa Traoré, les Maliens ont croupi sous la férule débonnaire du régime militaro- udpmiste du général bazin.

Le Mouvement «démocratique» a mis fin à ce régime sans partage. C’était le 26 mars 1991. Que de pertes en vie humaines pour cette fin. La graine de désolation et de la désagrégation du tissu socioéconomique et politique semées et germées sous Alpha Oumar Konaré a grandi  sous le régime conteur du général Amadou Toumani Touré.

Le coup d’Etat patriotique de Sanogo et  compagnons contre ATT avait fait naître en notre peuple un immense espoir d’un changement majeur, dans la gestion patriotique de nos affaires. Cet espoir était tout à fait légitime tant il reste établi que les «démocrates» ont fait avaler à ce peuple la quinine de l’affairisme, du clientélisme, du vol, de la concussion, du népotisme, de la délinquance financière et la corruption à grand diamètre et à grande échelle.

Hélas, au lieu de procéder à un nettoyage complet de tous les secteurs de la vie nationale, le Comité national du redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNDRE)  a cédé au chantage et aux confessions  hypocrites de femmes et d’hommes qui ont assisté ici à la perversion de toutes nos valeurs sociétales.

Le constat qui pourrait résumer les règnes d’Alpha et ATT est que pendant près de vingt ans, ces hommes ont soi méconnu ou mis entre parenthèses cette petite vérité que c’est la mise en œuvre de politiques réelles de développement qui était réclamée par le mouvement démocratique. Ces régiments se sont contentés de gérer administrativement les affaires sans une visibilité rationnelle en l’avenir de notre peuple.

Patrick Gibert n’a pas manqué d’avertir toutes celles et tous ceux des gouvernants qui voulaient et qui veulent bien faire pour leurs peuples. Il a dit: «La responsabilité de l’administration ne s’arrête pas à la mise en œuvre de la belle panoplie des modes d’action de la puissance publique (prélèvement, distribution, introduction, obligation, contrôle, etc.). Elle inclut l’étude sans complaisance de la mise en œuvre des politiques retenues.» Mais c’est avoir même si nos gouvernants ont le moindre soucieux de la nécessité de politique de développement !

Lors des joutes électorales de 2013, les Maliens avaient cru en la capacité d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) quant à relever le défi du développement et de l’assainissement de la situation chaotique nationale qui ne finit pas de traîner notre peuple dans la boue et de l’humilier constamment. IBK avait promis à son peuple «Le Mali d’abord», «Pour l’honneur du Mali», «La lutte contre la corruption et la délinquance financière».

Quatre (04) ans après ces joutes électorales, celui qui  avait mérité 77,66% des suffrages exprimés de notre peuple n’a pas fait bouger les lignes, bien au contraire ! En lieu et place de l’immense espoir que son élection avait suscité au Mali, voilà s’installer confortablement dans les cœurs et dans les esprits des Maliens le désespoir, la hargne de la misère économique et sociale.

La sécurité se dégrade chaque jour que Dieu fait sous le regard impuissant d’un peuple désabusé. En parlant des pertes quotidiennes en vies humaines, notre peuple se meurt et tous ses sentiments sont morts, il a mal, les parents des victimes ont mal, pendant ce temps la bourgeoisie nationale arrogante chante et danse après avoir dévoré dans les somptueux hôtels des mets succulents.

Samedi matin, quatorze (14) dignes fils du Mali ont perdu la vie à Soumpi (Nianfunké). Ce carnage fait suite à cet autre commis contre un véhicule civil entre le Burkina et le Mali notamment à Boni dans le cercle de Douentza. Bilan macabre: vingt-six (26) personnes déchiquetées dont des femmes et des bébés.

Sept (07) personnes de la même famille y ont perdu la vie. Aujourd’hui, il faut dire sans détour que les Maliens ont mare de la gestion calamiteuse et du tripatouillage de leurs affaires socioéconomiques et de sécurité par le régime IBK. A ce jour, il n’y a pas un seul secteur de la vie nationale où il est possible de trouver le moindre espoir d’un lendemain meilleur.

Sauf pour tromper ceux qui veulent se laisser tromper, sinon la crise qui sévit à l’école fondamentale et au secondaire n’avait pas lieu d’être s’il y avait la moindre bonne volonté politique de servir l’école malienne et donc l’avenir du Mali. Le dénouement (non complet) de dernière minute de cette crise scolaire est une grosse poudre aux yeux des néophytes de la politique nationale quant à la volonté du président Keïta de redonner confiance au peuple laborieux du Mali.

A l’approche des joutes électorales de 2018, comme pour tromper encore le peuple, le pouvoir d’IBK tentera le tout pour le tout en vue d’un second mandant. Il faut dire ici qu’il n’est pas exclu (loin s’en faut) que le régime, pour s’accrocher au trône tentera de bâillonner son peuple, mais sans se convaincre que ce qui était possible, en 1990-1991, ne peut plus être à l’ordre du jour, en 2018, fut-ce pour défendre son trône. Une leçon que les «démocrates» ont comprise à l’envers c’est bien celle d’Abraham Lincoln qui aimait dire: «On peut tromper tout le peuple une partie du temps, une partie du peuple tout le temps, mais pas tout le peuple tout le temps.».

Aujourd’hui, les Maliens savent lire derrière les déclarations politiques. C’est pourquoi en faisant le moindre sondage auprès de nos populations, l’on découvrira immanquablement que le peuple malien dans son ensemble et les électeurs de 2013 d’IBK n’entendent plus rien de potable de ce président. Le temps file désormais trop vite pour procéder à des réformes politiques patriotiques nécessaires au renversement positif de cette tendance populaire du désespoir.

En tout cas, Robert Mac Namara avait déjà averti: «Des réformes politiques sont nécessaires. Ce n’est pas chose facile à accepter, mais si la répartition des terres, des revenus et des possibilités est dénaturée au point de provoquer le désespoir, les dirigeants politiques doivent choisir entre la réforme sociale et une révolte sociale.»

L’archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix, en 1994, Desmond M’Pilo Tutu, disait: «L’histoire se charge de nous enseigner ce que nous n’avons pas su apprendre de l’histoire.»

En tout point de vue, le bateau Mali tangue, tangue et tangue chaque jour plus dangereusement. S’il devrait sombrer (que Dieu nous en garde) il sombrera avec nous tous. Cette triste aventure, les Maliens en sont de plus en plus conscients. C’est pourquoi une recomposition des forces politiques est en cours au Mali et ça, personne ne peut l’arrêter pas même un devin de la politique.

La jeunesse malienne a compris son devoir de sauver le Mali. C’est donc au regard de cette nouvelle donne politique que bien de voix s’élèvent pour dire à IBK de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018 pour éviter de sortir par la petite porte après avoir été plébiscité, en 2013, par l’écrasante majorité de notre peuple.

Aujourd’hui, les Maliens réalisent que les hommes et les femmes qui ont souillé, de 1991 à 2018, l’honneur et la dignité de ce peuple combattant du Mali doivent s’effacer de la scène politique nationale et de rendre compte aux forces vives de la nation de leurs forfaitures.

Aujourd’hui, il faut une nouvelle race d’hommes politiques, intègres, conscients de la teneur de notre hymne national et dévoués à la cause de la patrie. Il faut donc des hommes prêts à traquer jusque dans leur denier retranchement les hommes et les femmes sans exception qui se sont rendus coupables de ces forfaitures aux dépens de notre peuple travailleur et au nom d’une démocratie parasitaire et nauséabonde dont la puanteur asphyxie chaque jour davantage l’air que respire la nation malienne.

Pour un Mali nouveau, il faut des hommes radicalement nouveaux et ceux-ci, notre peuple en a ! Les marchands de niaiseries véhiculent qu’il n’y a plus d’hommes crédibles au Mali. C’est là une façon pour eux de jouer à la politique de l’autruche. Mamadou Konaté disait: «Lorsque la cause est juste, la foi, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer.»

Fodé KEITA

SourceL’Inter de Bamako

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