Réunis depuis dimanche 1er juillet à Nouakchott pour le 31e sommet de l’Union Africaine (UA), plus d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement ont achevé cette énième rencontre annuelle par la publication d’un rapport sur le Sahara Occidental afin d’épauler l’ONU dans la résolution de la crise qui secoue cette partie du monde.
Dans son rapport soumis à l’appréciation des participants au sommet, Moussa Faki Mahamat (président de la commission de l’UA), propose la création d’une Troïka qui sera composée par les présidents rwandais, Paul Kagamé ; égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi ; guinéen, Alpha Condé et le président de la Commission de l’Union Africaine.
Ce 3+1 sera un interlocuteur des Nations-Unies. New York sera l’épicentre de toutes les discutions autour de la résolution de la crise entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Royaume chrétien qui sont tous membres de l’UA, respectivement depuis 1982 et 2017.
L’Union africaine doit nécessairement appuyer l’Organisation des Nations Unies dans sa démarche. « Cette démarche est une solution supplémentaire pour aider les deux parties », dixit Smail Chergui, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine. Ces quatre membres composants la Troïka ont la charge de présenter, au cours des deux sommets prochains, les avancées observées dans le dossier.
Cette décision a été largement félicitée par le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il estime qu’il s’agit d’une initiative salutaire : « C’est une élévation de la question du Sahara occidental au niveau des chefs d’État. Il faut qu’il y ait une collaboration entre deux institutions, ONU et UA, mais sans l’UA aucun progrès ne peut réaliser ». Comme pour critiquer le Maroc, le Ministre le tacle le Royaume chérifien en soutenant que « le Maroc nage à contre-courant » de la résolution qui vient d’être adoptée. Il va plus loin en ajoutant : « Il a voulu dessaisir l’Union africaine et il s’en est sorti avec un mécanisme africain. »
En effet, le Maroc, quant à lui, ne voit plus la nécessité que le Conseil de sécurité de l’Union africaine se saisisse de ce dossier dans la mesure où il a été dessaisi. C’est dans ce sens qu’a abondé le chef de la diplomatie marocaine, Nasr Bourita : « C’est une évolution importante et palpable. Tout ce qui se faisait à l’UA sur le Sahara pendant son absence a été remis en cause. Désormais tout le monde sait à quel niveau se situe ce dossier. »
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays