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L’avenir politique au Mali : LA CONFIANCE À RÉINSTAURER

Dans deux dossiers majeurs, les contradictions entre protagonistes ont pris des dimensions inquiétantes. Mais pas encore irréversibles

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Un homme d’Etat africain professait que le pouvoir était une calebasse qu’il fallait savoir porter à bonne hauteur. Pas trop haut, sinon le contenu en devenait totalement invisible et inciterait certains aux entreprises les plus audacieuses pour satisfaire leur curiosité. Pas trop bas non plus afin de ne pas en banaliser le contenu en rendant celui-ci trop facilement accessible. Cette métaphore pourrait être récupérée pour servir dans une multitude de situations autres que celles politiques. Car elle se rapporte à l’atteinte de ce qui apparaît très souvent comme l’accompagnement indispensable à toute grande entreprise, le respect du juste milieu. Culturellement, cette notion est particulièrement chère aux Maliens qui se montrent traditionnellement réservés par rapport à tout ce qui ressemble à de l’excès ou à du zèle. Même si par moments la recherche de l’équilibre et l’attachement à la pondération ont pu générer des compromis intenables et produire des arrangements discutables.

Dans la situation où nous nous trouvons aujourd’hui, la préservation du juste milieu ne constitue pas une interrogation rhétorique. Le constat quasi unanime posé aussi bien par les simples citoyens que par les élites intellectuelles et par nos amis de l’extérieur est que la tragédie traversée entre 2012 et 2013 a été provoquée par une tolérance prolongée vis-à-vis d’un certain nombre de phénomènes critiquables. Tolérance qui avait notamment encouragé l’abandon de certaines exigences morales, l’affaiblissement de l’autorité publique, la culture du dilatoire et l’apparition de lacunes rédhibitoires dans le fonctionnement de l’Etat. Le mal était si profond que la Transition elle-même n’a pu s’en libérer totalement, faisant cohabiter dans son action des résultats méritoires avec des décisions contestables qui alimentent encore aujourd’hui la polémique.

L’une des promesses de campagne du président Keita, et certainement celle qui a le plus porté au sein des populations, exprimait une volonté de rupture d’avec les anomalies antérieures et l’engagement de restaurer aussi bien l’image que la crédibilité de notre pays. Des actes posés depuis en ce sens traduisent une détermination à avancer vite dans la moralisation de la vie publique. Si bien que la réflexion à mener aujourd’hui porte non pas sur la volonté politique qui est manifeste, mais sur la démarche empruntée ou à emprunter. La justice est à cet égard l’un des domaines les plus intéressants à analyser, car elle affiche un contraste inattendu. D’un côté, l’ouverture de dossiers emblématiques – et plus particulièrement celui de l’affaire des bérets rouges – ont rassuré nos compatriotes sur le rétablissement de l’Etat de droit et sur l’égalité de tous les citoyens devant la loi. De l’autre, les accrochages parfois très durs entre le ministre de tutelle et les magistrats sur des affaires hautement sensibles ne laissent pas sans susciter une inquiétude certaine.

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