Le ministre qui a assis sa réputation sur les démissions avec fracas, constatant qu’il a été remercié après la formation du Gouvernement pièces détachées dicté par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se console en se réfugiant dans une foi hypothétique : «Dieu dans son infinie bonté m’a déchargé du lourd fardeau de la Justice’’. Ah bon ! Le faix était si lourd que ça ? Permettez d’en douter, parce que pour la seule fois, Monsieur démissionnaire qui a agité sa démission, à grand renfort de publicité de sa cour, n’a pas osé franchir le Rubicon. Le boucantier a-t-il été gratifié d’un stoïcisme inespéré au ministère de la Justice ? Parce que quand, une charge est trop lourde au point d’invoquer Allah, le réflexe le plus naturel au monde est de s’en débarrasser pour ne pas être écrasé. Pousse-pousse s’arrête au mur.
L’employeur national ne peut tenir rigueur à personne, parce qu’à l’impossible n’est tenu ; parce qu’aussi le coupable ce serait lui qui a choisi un homme qui n’est pas la hauteur de la tâche. Manifestement Monsieur démission n’était pas à hauteur de mission, il ne démissionne pas pour laisser la place à plus compétent qui ne gémirait pas après son constat d’échec, et il fait dans l’esbroufe
« Je remercie le Seigneur d’avoir porté ci-haut l’enfant du Mali profond et difficile ». Mon œil ! À part inaugurer des chrysanthèmes financés par l’Union européenne, aucun fait d’armes connu, en dehors des courtisans bien sûr. D’ailleurs, il fait bien de dire : ‘’j’associe à ces remerciements les PTF qui nous accompagnent au quotidien’’.
Habitué des mises en scène spectaculaires, il déterre le dossier de l’acquisition d’un aéronef et fourniture aux Forces Armées Maliennes de matériels d’Habillement, de Couchage, de Campement et d’Alimentation (HCCA), ainsi que de Véhicules et de pièces de Rechange du ministère de la Défense et des anciens combattants. La courtisanesque entre en action, les odes à la bravoure, à l’intégrité inondent les réseaux sociaux qui ont ravi la vedette aux panégyristes professionnels. Résultat : un ancien PM (ministre de la Défense au moment des faits) nullement inquiété ; une ancienne ministre de l’Économie qui vaque à ses activités ; le seul ancien ministre qui a été pris dans la nasse a été relâché. Le dossier n’est pas classé sans suite, mais c’est tout comme jusqu’à la démission de ce ministre adepte des mises en scène pompeuses.
(…) ‘’Celui pour qui aller à l’école n’était point un droit encore moins un devoir, mais bien une chance’’. En réalité, il n’a jamais été inscrit dans le cahier de charge d’un ministre de la Justice d’envoyer des enfants à l’école. On aurait fait bayette devant lui, s’il réussissait à alpaguer les incendiaires des villages Dogons, les poseurs mines et à les mettre au gnouf. Pendant que le cours des gens qui meurent continue, les enquêtes également continuent leur cours.
Source : INFO-MATIN