L’ancien ministre malgache des Finances, Hery Rajaonarimampianina remporte le second tour de l’élection présidentielle. Il était soutenu par le président sortant Andry Rajoelina. Il devance Robinson Jean-Louis, soutenu par l’ancien chef d’Etat en exil Marc Ravalomanana et obtient plus de 53% des voix au second tour.
C’est un Hery Rajaonarimampianina, heureux qui a accueilli les premiers résultats complets : « On prend les résultats avec beaucoup de philosophie. Je crois qu’il y a lieu d’être très positif. Je suis certain que les uns et les autres aujourd’hui, au niveau du peuple malgache, aspirent maintenant à un développement du pays, à une vie pleine de sagesse et pleine d’espoir et d’espérance aussi pour ce pays ».
Hery Rajaonarimamapianina, selon les chiffres de la Commission électorale malgache (Cénit), remporte donc l’élection avec 53,50 % des voix face à Robinson Jean-Louis qui obtient 46,50 % des suffrages. Des résultats que la Cénit a annoncé ce vendredi et dans son discours, sa présidente, Béatrice Jeanine Atallah a affirmé que le peuple souverain s’est exprimé dans le secret de l’isoloir.
Il s’agit encore de résultats provisoires, car les résultats définitifs ne seront proclamés que d’ici deux semaines par une autre institution électorale, la Cour électorale spéciale (CES), composée de 18 juges. La CES a désormais quinze jours, c’est à dire jusqu’au 17 janvier, pour étudier plusieurs centaines de requêtes et pour proclamer les résultats définitifs. Après, il n’y aura alors plus de recours, l’investiture devrait avoir lieu mi-février.
Une absence remarquée lors de la cérémonie ce vendredi matin : celle de Robinson Jean-Louis, soutenu par l’ex-président Marc Ravalomanana qui vit en exil. Le candidat malheureux à la présidentielle conteste ces résultats, qu’il considère truqués. Il affirme qu’il y a eu des fraudes massives. Il a donc engagé une bataille juridique auprès de la Cour électorale spéciale pour demander la révision des bulletins, la disqualification de son concurrent et l’annulation d’une partie des résultats. Il a déposé des centaines de requêtes à la CES et il espère inverser ce résultat.
La Cour a, en effet, le pouvoir d’annuler certains résultats, si elle constate des anomalies, voire de disqualifier un candidat. Au premier tour, elle avait annulé plusieurs milliers de voix, mais cela n’avait pas affecté grandement le score.
En tous les cas du côté du vainqueur, on rejette toutes les accusations de fraudes : « Le résultat a été publié par une institution digne de ce nom, les observateurs internationaux étaient là, beaucoup d’observateurs étaient là. Moi je crois que nous avons été dans le cadre d’un processus électoral digne de ce nom, crédible et transparent. Et je pense que le peuple malgache mérite vraiment un résultat pareil et je pense que c’est à l’honneur de tout un chacun », précise Hery Rajaonarimamapianina.
Attente des résultats des législatives
Robinson Jean Louis, critique aussi le travail de la Cénit. Des accusations balayées par sa présidente : « Ça c’est son affaire. Moi, j’ai travaillé en toute âme et conscience, donc j’ai ma conscience tranquille. On a travaillé en totale transparence. J’ai invité chacun à venir avec leurs procès verbaux. Ils sont venus avec cinq procès verbaux. Donc on peut amener tous les experts internationaux possibles pour vérifier. Je n’ai pas peur de ce que j’ai fait ».
La Cénit n’a d’ailleurs pas terminé son travail puisque le scrutin présidentiel était jumelé avec les législatives. Donc, la Commission électorale poursuit le décompte des voix avec la même procédure que pour la présidentielle. Les résultats provisoires pourraient être publiés d’ici deux semaines.
Lors du second tour de la présidentielle malgache le 20 décembre dernier, la participation avait à peine dépassé les 50%.
RFI