D’après nos informations, à la veille du scrutin présidentiel, les forces gouvernementales se sont discrètement redéployées dans des localités stratégiques du Nord-Mali.
L’armée malienne poursuit son redéploiement dans le nord du pays, dont elle avait été violemment chassée par les rebelles touaregs et les groupes jihadistes début 2012. D’après nos informations, des éléments maliens ont été acheminés ces derniers jours à Tessalit et à Aguelhok, une ville extrêmement sensible. C’est en effet dans cette localité que plusieurs dizaines de soldats maliens avaient été massacrés, en janvier 2012. Bamako, qui accuse les rebelles touaregs du MNLA d’être responsable de ces exactions, a lancé plusieurs mandats d’arrêt contre eux.
«Une compagnie de l’armée malienne a été déployée ces derniers jours à Aguelhok», nous a indiqué un porte-parole de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. D’après un haut reponsable malien, une autre compagnie a été déployée à Tessalit, où sont déjà présentes les forces françaises de l’opération Serval. Ces compagnies sont issues du premier bataillon malien formé récemment par des instructeurs de l’Union européenne dans le camp de Koulikoro, au nord de Bamako.
Ce déploiement de l’armée malienne se fait en concertation avec Paris et les Nations unies. Samedi, à la veille de l’élection présidentielle, le chef d’état-major de l’armée malienne, accompagné par le patron de l’opération française Serval et celui de la Minusma, s’est discrètement rendu à Kidal, Tessalit et Aguelhok. Sans doute pour vérifier que le retour des forces maliennes se déroulait dans le calme. La communauté internationale, qui mobilise d’importants moyens pour aider le Mali, veut éviter tout retour de la violence qui compromettrait la sortie de crise.
THOMAS HOFNUNG envoyé spécial à Bamako (Mali)
Source: liberation.fr