Ce dimanche, le gouvernement saoudien a donné 24 heures à l’ambassadeur canadien pour quitter le pays, tout en rappelant son propre ambassadeur à Ottawa. Les relations commerciales avec le Canada sont également suspendues.
Officiellement, le gouvernement canadien n’a pas réagi. Une décision qui survient quelques jours après des critiques formulées par le Canada concernant l’arrestation de plusieurs militantes saoudiennes des droits des femmes.
Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Manifestement, l’Arabie saoudite n’a pas apprécié que le Canada réclame vendredi la libération immédiate de militantes des droits des femmes.
Jeudi, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland s’inquiétait sur Twitter de l’emprisonnement de ces femmes, en particulier celui de Samar Badawi.
Cette militante de l’égalité homme-femme est la sœur du blogueur Raif Badawi, lui-même incarcéré en Arabie saoudite depuis six ans pour avoir critiqué l’islam. Sa femme et ses trois enfants vivent au Québec.
Ce gel dans les relations entre les dirigeants canadiens et saoudiens survient après une période d’embellie entre les deux pays sous le précédent gouvernement à Ottawa. Un contrat d’une dizaine de milliards d’euros concernant des véhicules blindés légers vendus aux Saoudiens avait été passé.
Remise en question
Une entente devenue ensuite gênante pour les libéraux au pouvoir quand le grand public a appris que ces véhicules avaient été utilisés contre des civils au Yémen. Le gouvernement a alors pris ses distances avec Ryad. Cela explique peut-être la virulence de la riposte saoudienne aux commentaires canadiens.
Source : RFI