En Afrique du Sud, le dernier président sous l’apartheid, Frederik de Klerk, s’en est pris à l’ANC. Il a accusé le parti au pouvoir de mener une politique de discrimination et d’avoir failli dans la transformation du pays.
De Klerk s’exprimait à l’occasion d’un bilan sur les 20 ans depuis l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud. Le pays célébrera cette année les 20 ans depuis les premières élections libres du 27 avril 1994, qui ont permis l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela.
Probablement la critique la plus sévère est la suivante : l’Afrique du Sud aujourd’hui est plus inégalitaire qu’en 1994. Pour Frederick de Klerk il s’agit de l’échec le plus cinglant de 20 ans de politique de l’ANC.
« Clairement, la politique gouvernementale pour promouvoir l’égalité a été un échec, a-t-il martelé. Et cela probablement parce que les principaux bénéficiaires de la politique de discrimination positive et du programme d’émancipation économique des Noirs ont été la classe moyenne noire émergente et une petite élite, et non la vaste majorité de Sud-Africains réellement pauvres ».
En effet, selon un classement international, l’Afrique du Sud fait partie des pays les plus inégalitaires au monde. Une inégalité qui n’est pas uniquement entre noirs et blancs.
Une pauvreté abjecte
Autres échecs cinglants pour l’ancien président: l’éducation et l’emploi. L’école publique, premier outil pour combattre les inégalités, est notoirement de mauvaise qualité, et les familles qui en ont les moyens envoient leurs enfants dans des écoles privées. Quant au chômage, officiellement il est à 25% pour l’ensemble de la population active, 50% chez les jeunes. Qui plus est, de nombreux Sud-Africains qui travaillent vivent dans une pauvreté abjecte.
C’est un bilan dur pour l’ANC après 20 ans au pouvoir. L’ancien président a tout de même reconnu des succès au parti au pouvoir, notamment en ce qui concerne l’accès au logement, à l’électricité et à l’eau.
Source: RFI