Dans le cadre du lancement du mois de la lutte contre le Sida, les responsables du réseau malien des l’association de personnes vivant avec le VIH/Sida était face à la presse à leur siège pour exprimer aux autorités les sérieuses préoccupations qui les affectent dans l’espoir de trouver une solution définitive dans le plus bref délai. La conférence animée par Mme Djerma Oumou Diarra, a enregistré la présence de plusieurs personnalités du pays.
D’entrée de jeu, la présidente de Rmap, a dénoncé le mépris affiché par les autorités maliennes vis-à-vis de leurs préoccupations. « Si l’État malien ne prend pas le relais pour assurer la rémunération du personnel, les premiers sites fermeront à la fin de ce mois de décembre, puis décembre 2019 et enfin décembre 2020.166 salariés composés de médecins, pharmaciens, infirmiers et conseillers psycho-sociaux seront licenciés », a-t-elle déclaré.
Aussi, Djerma Oumou Diarra a dénoncé avec véhémence les conditions de traitement des personnes vivant avec le VIH, qui semblent être une fausse alerte selon les responsables en charge de lutte contre le Sida. La présidente du Réseau des personnes vivant avec le VIH a déclaré que depuis plusieurs mois, les séropositifs n’ont plus accès au bilan biométrique, qui reste le seul moyen de contrôler leur état de santé. Par conséquent ce problème est lié à la non disponibilité du CD4 et l’appareil en charge virale (Taq Man Ampli Prep) précisément à l’INRSP de Bamako, à l’Hôpital Gabriel Touré, à l’Hôpital de Kayes, dans la région de Sikasso, due à la négligence financière de l’État par rapport à l’entretien des équipements.
A ses dires, au cours de cette année, le contrat de maintenance pour les appareils de charge virale n’a pas été signé. « La quantification de la charge virale, examen de routine est devenu événementiel, un luxe pour les patients suivis, surtout ceux des régions », a-t-elle souligné.
Autres questions abordées par la présidente de Rmap+, la mobilisation de plus de financements pour ne plus dépendre uniquement de financements internationaux, c’est-à-dire restructurer et accroitre le budget des instances nationales de lutte contre le Sida pour un plein leadership afin que la lutte contre le VIH soit une question de souveraineté nationale.
Rappelons que le Mali disposait d’un cadre stratégique national de lutte contre le VIH/Sida couvrant la période 2013-2017. Ainsi, 92 sites de traitement antirétroviral (ARV), 446 sites de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME), 386 sites de conseils et de dépistage volontaire du VIH (CDV) étaient fonctionnels au 31 décembre 2015.Ce cadre national de lutte contre le Sida avait permis d’assurer le suivi de 34 974 patients sous ARV dont 2 667 enfants.
A.T. Dansoko
La rédaction