Vu la recrudescence de la violence ces dernières années au Mali en général et plus particulièrement dans les régions du nord du pays, les éleveurs qui constituent la grande majorité de la population de ces régions a doublement souffert de ces crises qui ont pour noms le terrorisme et la sécheresse.
En effet, en plus de la sécheresse qui est traditionnellement reconnue comme une caractéristique de ces zones, l’effet des conflits terroristes ou intercommunautaires vient s’y s’ajouter. Ce qui contribue à amoindrir considérablement le territoire de migration des animaux. C’est pourquoi, la Minusma, dans sa mission de création d’un climat de confiance et de rapprochement entre la police des Nations Unies et la population locale, apporte un soutien considérable d’une valeur de 13.500.000 de nos francs, dans un projet qui va durer deux mois.
Ce projet vient à point nommé pour renforcer les moyens de subsistance de cette catégorie de la population qui a été affectée par ces années de crise et des sècheresses récurrentes. Ce projet est destiné aux 40 membres de l’association féminine « EFFES N’TASSICK » et vise à renforcer les moyens de subsistance des femmes de l’association bénéficiaire. La représentante des femmes bénéficiaires, Mme Aichata Walet Alhoussein, n’a pas manqué d’exprimer toute la satisfaction des femmes face à ce projet : « Nous sommes ravies de ce geste louable et encourageant de la Minusma qui est disponible pour la population dans ses projets ».
Pour le Commandant régional d’UNPOL à Kidal, le lieutenant-colonel Sanou Saidou : « La première préoccupation de la Minusma est de protéger les personnes et leurs biens et c’est dans ce cadre que ce projet a été initié, pour appuyer à la reconstitution du cheptel. Ce projet s’inscrit dans la perspective de créer un climat de confiance et de rapprochement entre la police des Nations Unies et la population locale ». Il faut reconnaitre que la population s’est beaucoup réjouie de ce geste de la Minusma qui vient réconforter les cœurs déchirés par la crise.
Rappelons que la semaine dernière la sécheresse a poussé plusieurs éleveurs à migrer vers le Niger avec leur cheptel. Ce phénomène vient donc se greffer à la crise conflictuelle qui sévit dans la région et qui a fait plusieurs déplacés vers le centre du pays et aussi vers les pays voisins. Si des solutions de ce genre ne sont pas envisagées, le Mali risque de se vider d’une bonne partie de sa population dont en premier lieu les éleveurs obligés de migrer pour rechercher de vertes prairies pour les pâturages.
Issa Djiguiba
Source: Le Pays