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L’an 1 du président IBK à Koulouba : La majorité présidentielle juge positif, l’opposition conteste, le peuple divisé !

Le 4 septembre 2013, Ibrahim Boubacar Kéita a été investi officiellement président de la république du Mali, à l’issue du scrutin présidentiel de juillet-août 2013.  Une année après sa prise de fonction, la classe politique et le  malien moyen tirent un premier bilan.

 ibrahim boubacar keita rpm ibk SEBENIKORO EPOUSE

Rappelons que le samedi 24 août 2013, bien avant l’investiture du nouveau président, le jeuneingénieur statisticien économiste malien, Sidiki Guindo, qui avait prédit la victoire d’IBK avant même la campagne électorale, avait attiré l’attention du futur président sur certains points. Entre autres que son élection préfigure un ensemble de défis à relever, plutôt qu’un simple fauteuil présidentiel offert par le peuple malien. Qu’il doit savoir aussi que les attentes du peuple malien sont largement supérieures aux capacités réelles du pays. Il le prévint que le risque de déception est grand.

Lors de l’investiture du président IBK, le 4 septembre 2013 au CICB, le Procureur général près la Cour suprême, Mamadou Boiré, a exprimé les désidératas du peuple malien. Ces aspirations profondes des populations portent sur la fin de l’impunité, une justice réhabilitée et réellement indépendante, « qui ne sera plus soumise aux groupes de pression », la punition des auteurs de crimes, la fin des arrestations arbitraires et extrajudiciaires, la fin de la gestion patrimoniale de l’Etat, une école apolitique, une agriculture moderne, des points d’eau potable, l’électricité à moindre coût, l’emploi pour les jeunes, la séparation de la gestion des affaires de l’Etat et de la religion.

Quant au président Ibrahim Boubacar Kéita fraichement investi, il a dit ceci : « L’élection présidentielle aura convaincu le monde entier sur la détermination du peuple malien à sortir de la crise ». Il a réaffirmé sa volonté de restaurer l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, dans une dynamique de changement, qui passera par de nouvelles méthodes de gouvernance. Il a dit sa ferme volonté de restaurer l’autorité de l’Etat, de lutter contre la corruption, de promouvoir la bonne gouvernance. Dans quelques jours le Président IBK aura un an à la Magistrature Suprême  du Mali. L’homme qui a été élu avec 77% des électeurs du peuple malien, l’homme sur lequel le peuple malien avait fondé tant d’espoir, l’homme qui était considéré comme un homme du peuple et non pour le peuple a-t-il toujours les faveurs du peuple ?

Voici les réactions de quelques maliens qui jugent sa gouvernance    .

Après une année de gestion, les réactions !

L’HONORABLE SEYDOU DEMBELE, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE DU RPM (MAJORITE)

Des actes considérables pour IBK

« S’agissant du bilan au terme des 12 premiers mois de l’accession du président Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême, il est important de porter une appréciation en tenant compte du contexte. La priorité est de ramener la sécurité, la paix, conditions sans lesquelles aucun développement n’est possible. Malgré ce contexte difficile, les différents gouvernements ont réussi à parer à une flambée des prix des denrées de première nécessité.

En direction des producteurs, la subvention des intrants a contribué à alléger les charges du monde rural. Une allocation substantielle de 15% au budget du département du monde rural annonce des perspectives heureuses pour ce secteur qui concerne plus de 80% de la population. Autre action au bénéfice des populations, la réduction des frais du pèlerinage à la Mecque. Ce sont là, entre autres, des actes à comptabiliser dans le bilan. »

Parlant des perspectives, le président du groupe parlementaire du Rpm, l’honorable Seydou Dembélé a laissé entendre : « Les perspectives ne peuvent que être bonnes après les pourparlers d’Alger qui sonneront le retour de la confiance, tant au plan national qu’international »

Propos recueillis par Ahmadou Maïga

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AMADOU KOITA,  PRESIDENT DU PARTI SOCIALISTE YEELEN-COURA, (OPPOSITION)

Le drapeau malien ne flotte plus à Kidal

En un an d’exercice au pouvoir, les raisons fondamentales qui ont poussé le peuple malien à le voter, sont trahies aujourd’hui. Certains se posent des questions, alors que cet espoir est en train de se transformer en désespoir, l’espérance en désespérance. Comme vous le saviez, sur le plan économique notre pays est confronté à l’une des pires difficultés qui ait jamais connues depuis l’indépendance. Tous les partenaires techniques et financiers, qui avaient décidé d’accompagner le Mali lors de la transition, qui se sont mobilisés comme le FMI, la Banque Mondiale et l’Union Européenne  qui avaient même promis 3 milliards d’euros pour soutenir le Mali à sortir de cette crise, furent tous obligés de suspendre pour l’instant leurs coopérations. Pour raison de mauvaise gouvernance  et de dépenses extrabudgétaires.

Il était pourtant dit que l’année 2014 était l’année de la lutte contre la corruption, que l’arrivée du président IBK était un changement ; mais malheureusement c’était du slogan. Le régime a trouvé que même s’il y avait à Kidal des difficultés, le drapeau Malien y flottait, l’Administration malienne avait organisé des élections présidentielles et législatives. Malheureusement,  le drapeau ne flotte plus à Kidal. Sur le plan social, nous venons de voir 48h de grève de l’UNTM, qui est l’un des partenaires sociaux le plus important. Malheureusement, après avoir adressé des lettres au Ministre de la Fonction Publique, au Premier Ministre et au Président de la république, a été obligée de passer par la force. Donc, ce bilan n’est pas reluisant. Quand on est élu dans un pays démocratique  on a un contrat social avec son peuple, on doit plutôt gouverner au lieu de régner, mais le Président IBK n’a fait que régner.

Nous lui demandons pour les 4 ans qui restent de gouverner, afin de rassembler les maliens autour de l’essentiel et l’essentiel c’est la crise au Mali.

Propos recueillis par Karidja Traoré

IBK vu par les Maliens ordinaires

 MOHAMED TRAORE : ENSEIGNANT

Selon moi, le premier mandat du président n’a pas été, car j’attendais beaucoup venant de lui et de son gouvernement. Par exemple, du côté éducatif, les examens de cette année ont été bafoués. Cela ne devait pas arriver, sachant que c’était le premier examen de sa première année au pouvoir. Mais il n’est jamais tard pour bien faire et tous les maliens comptons sur lui.

AFFOU FANE : COIFFEUSE

Nous n’avons pas encore tiré profit, depuis que le président IBK est venu au pouvoir. On avait cru qu’après l’avoir voté, nos rêves se réaliseraient. C’est-à-dire  du travail à nos enfants comme il l’avait si bien dit lors de sa campagne. Son peuple a aussi faim et il ne doit pas oublier que le Mali est un pays en voie de développement. Donc, qu’il fasse très attention lorsqu’il fait des dépenses.

JEAN COULIBALY : MECANICIEN

Le président doit se rappeler à chaque fois que la majorité de ses supporters sont des démunis. Nous l’avons choisi parce qu’il a promis aux maliens d’améliorer la situation du pays. Depuis ce jour jusqu’aujourd’hui, nous sommes encore dans la même situation. Car il n’a rien fait pendant son premier mandat qui a pu vraiment satisfaire les maliens.

FATOUMATA DAOU : CHARBONNIERE

La crise était bien là avant les élections présidentielles, ça personne ne peut le nier. Toute ma famille l’a voté en espérant que c’était lui l’homme parfait, qui pouvait faire revenir la paix pour que nous ayons l’intégralité de notre pays. Mais malheureusement, il n’est pas encore sur le chemin. On espère  que la seconde année sera la bonne.

KADIATOU KEÏTA : RECEPTIONNISTE

Bientôt une année de son mandat et en toute sincérité, mon frère n’a pas trop honoré sa parole. C’est vrai qu’on ne peut pas tout faire pendant une année, mais il pouvait quand même  faire le minimum de ses dits, pour que son peuple lui reste fidèle. Dans ce canal là, je crois qu’il perdra la confiance des maliens et cela serait grave. Moi je ne peux que lui souhaiter une très bonne chance pour ses 4 années restantes.

ABDOULAYE TRAORE : (PROFESSION NON DIVULGUEE)

Depuis que le président IBK a accédé à la magistrature suprême en septembre  2013, j’ai surtout constaté la restauration de l’autorité de l’Etat. C’est la raison pour laquelle les forces de l’ordre, au niveau de la circulation routière, font leur travail comme il se doit. Mais ce que je déplore c’est l’emploi des jeunes qui n’a pas tellement été effectif, par exemple au niveau des sortants de la faculté de droit, aucun concours n’a été organisé à leur honneur, notamment le concours de la magistrature qui reste toujours en suspend.

AWA COULIBALY : INFIRMIERE

Je pense que sa première année n’a pas été à l’attente de la population. On pensait que c’était lui l’homme de la solution comme il avait si bien dit, mais malheureusement, nous constatons le contraire. Depuis le début  jusqu’à maintenant, il n’a présenté aucun programme aux maliens et ça en tant qu’un leader d’un pays, c’est vraiment grave. On est là et on l’observe encore.

AZIZ DIALLO : (PROFESSION NON DIVULGUEE)

Je trouve que le bilan du président IBK a été positif, parce qu’il est entrain de mettre peu à peu en ordre des choses qui étaient en désordre. Par exemple, si nous prenons le cas de Kati, qui était presqu’une zone interdite, Kati est désormais une zone  accessible à tous, et cela grâce au président. Les fonctionnaires sont payés à temps et l’achat de cet avion était nécessaire. Car le Mali avait vraiment besoin de ce jet. Je ne peux que lui souhaiter une très bonne chance pour la suite.

OUSMANE BAKAYOKO : (PROFESSION NON DIVULGUEE)

A l’heure actuelle, où nous somme, je juge le bilan très mitigé. Il a oublié les objectifs pour lesquels on l’a élu. Il a été élu par plus de 77% de la population et j’en fais partie. Au fil du temps on a constaté que son slogan qui était « le Mali d’abord » est devenu « ma famille d’abord ». Sur le plan économique nous n’avons pas bougé, pas de fonction publique. Son arrivée n’a suscité aucun espoir.

MOUSSA SYLLA : COMMERÇANT

Je ne suis pas trop satisfait, car rien ne va et tout est dur. Tous ceux qui pouvaient avoir 1000 FCFA auparavant n’en trouvent même pas la moitié aujourd’hui. Qu’il revoie les choses et que Dieu protège le Mali.

MAMADOU BADO : (PROFESSION NON DIVULGUEE)

En toute franchise, on n’a encore rien vu durant cette première année. Mais on peut le comprendre et on peut lui laisser le temps de bien s’organiser, car il est venu trouver cette crise. Pour la combattre, il faut vraiment le soutenir, car la recherche de la paix n’est pas l’œuvre d’un seul individu du pays, mais de tout le monde. Qu’il essaye aussi de voir comment faire pour nouer les relations avec les étrangers, car c’est ce qui nous complique un peu les tâches pour le démarrage.

ASSAN SANGARE : SECRETAIRE

Moi j’encourage le président, parce que nous les maliens nous sommes très difficiles à satisfaire. On ne peut pas faire un travail de 5 ans en une année, ça c’est impossible. Il est en entrain de faire son possible pour ne pas que le Mali soit divisé et nous, la population, nous voulons lui compliquer la tâche. Aidons le président dans ses tâches, car nous sommes tous les fils de ce pays.

ADJARATOU COULIBALY : COMMERÇANTE

En une année ? Je peux dire que le bilan est négatif, mais il peut se ressaisir en mettant de côté sa mégalomanie. Que lui et ses ministres pensent un peu à la population et non à eux- mêmes. Et puis, la grève des travailleurs ne devrait pas être parmi les problèmes de cette année, car cela a contredit ses dits prononcés lors de sa campagne.

KADIATOU  KONE : COMPTABLE

Le président IBK a bénéficié de la démocratie, car il a été élu démocratiquement. Donc, il devrait mettre le paquet pour ne pas que la population soit déçue de lui. Mais rien n’est encore tard. Je lui fais confiance et je pense qu’avec de bons conseils il pourra s’en sortir. Je demande aux maliens d’être patients

ALY MAIGA : CONTROLEUR

Il n’y a pas encore eu de satisfaction depuis qu’il est au pouvoir. Les fonctionnaires ne sont toujours pas bien payés et ce problème était là avant qu’il soit au pouvoir. On avait cru qu’il allait améliorer la situation, mais hélas !  On espère toujours sur un changement.

OUMAR BALLO : GARDIEN  

Pour moi les choses n’ont pas trop bougé, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation et même dans le domaine du sport. Mais je suis un peu satisfait de l’accord de cessez-le-feu au Nord du Mali qu’il a au moins fait, même si nous n’avons pas encore la totalité du pays. Qu’Allah veille sur le Mali !

Propos recueillis par Karidja Traoré

SOURCE: Le Guido  du   4 sept 2014.
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