La polémique enfle au Mali suite au propos de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali dénonçant avec des mots choisis « la corruption » dans ce pays d’Afrique de l’ouest. Il a ainsi fâché deux syndicats de la magistrature, alors que le président du patronat lui a apporté son soutien dimanche 28 juillet 2019.
« J’aime beaucoup le Mali », affirme d’abord le diplomate allemand en fin de mission à Bamako. Ensuite, dans l’entretien accordé au quotidien privé malien L’Indépendant, il poursuit : « Malheureusement, à l’heure actuelle, si un investisseur allemand me demande conseil pour investir au Mali, je me sens obligé de lui répondre ‘’non’’ ». Et pourquoi ? Selon lui, « le secteur formel est étouffé par la corruption». Ensuite, il estime qu’un investisseur de son pays n’a pas de chance « de sortir victorieux d’un verdict de la justice malienne».
La sortie de l’ambassadeur, Dietrich Becker, n’a pas du tout plu à Bamako à deux syndicats de la magistrature qui parlent de « propos intolérables, diffamatoires » et aussi « d’attaques et d’atteintes graves à l’honneur de la justice malienne ».
Mais le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), qui a engagé depuis quelques mois une croisade anticorruption, apporte son soutien au diplomate allemand Mamadou Sinsy Coulibaly: « Nous sommes dans un pays où la corruption est tellement forte, où la corruption a gangrené la société et l’économie qu’on ne voit pas ce que les partenaires du Mali, particulièrement les Allemands, ont injecté dans l’économie malienne».
De son côté, le gouvernement malien n’a pas encore officiellement réagi.
RFI