Le Président malien Ibrahim Boubacar Keita a terminé une visite de deux jours à Alger dimanche 19 janvier, destinée à renforcer la collaboration avec son voisin du nord. 

Sécurité et lutte antiterroriste ont dominé les entretiens que le chef de l’Etat malien a eu dimanche avec son homologue algérien. Keita a expliqué qu’il était “venu demander des conseils à son frère aîné”.

Le Président Abdelaziz Bouteflika a assuré son homologue de la “pleine disponibilité de l’Algérie à accompagner le Mali dans ses efforts visant à consolider la sécurité et la stabilité, préserver l’intégrité territoriale du pays et réconcilier tous les Maliens grâce au dialogue”, selon le communiqué officiel publié à l’issue de cette visite.

La première décision prise à la fin de cette rencontre a été d’unifier les divers mécanismes de coopération bilatérale durant l’année, notamment la commission frontalière bilatérale et la Haute commission conjointe algéro-malienne pour la coopération.

Les deux chefs d’Etat ont décidé de mettre en place un Comité bilatéral sur le Nord-Mali, qui se réunira une fois par mois pour suivre les décisions, dans le but de parvenir à une résolution pacifique du conflit. Ils ont également décidé de mettre en œuvre des accords de sécurité conjoints relatifs au renforcement de la coopération militaire et sécuritaire et à la lutte contre le terrorisme et toutes les formes de trafic.

Les deux hommes ont réitéré leur ferme condamnation de la pratique de paiement des rançons qui aide à financer le terrorisme, et réaffirmé leur volonté de contribuer à la libération des otages.

Bouteflika et Keita ont également décidé de mettre en place un programme spécial pour développer l’économie du nord du Mali et des régions frontalières des deux pays, ainsi qu’une assistance humanitaire spéciale destinée à aider les communautés affectées dans les régions du Nord-Mali.

Lors de cette visite, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a confirmé qu’à la demande du Mali, l’Algérie avait cherché à contribuer aux efforts de la communauté internationale pour favoriser un dialogue national inclusif.

Le chef de la diplomatie algérienne a confirmé à l’issue des entretiens qu’il a eus avec son homologue malien “la parfaite entente qui a prévalu et la volonté des deux chefs d’Etat de relever les défis partagés en matière de sécurité régionale et de renforcement de la coopération”.

“Le Mali et l’Algérie entretiennent des relations d’amitié et de coopération depuis leur accession respective à l’indépendance nationale”, a expliqué Lamamra.

Son homologue Zahabi Ould Sidi Mohamed a assuré pour sa part qu’il existe entre les deux pays “une parfaite entente sur ce qu’il faut faire pour relever les défis communs en matière de sécurité et de coopération régionale et sous-régionale”.

“Nous avons eu à travailler avec nos frères algériens sur beaucoup de questions d’intérêt commun, notamment la sécurité aux frontières et la relance de la coopération bilatérale”, a-t-il déclaré.

La bonne entente entre les deux pays a été confirmée par le ministre algérien de l’Intérieur, Tayeb Belaiz, qui a déclaré que “plusieurs questions, notamment celles liées au développement des régions frontalières, à la coopération entre communes et wilayas voisines ainsi qu’à la coopération dans le domaine sécuritaire et la sécurisation de la frontière algéro-malienne, ont été au cœur des discussions.”
Source : | Magharebia