D’une dizaine de pays à travers le monde, l’alerte concerne actuellement environ 60 pays et s’étend à toutes les gammes de produits du groupe Lactalis, produites au cours de l’année 2017. Face à la situation, le système de contrôle sanitaire malien a pris des dispositions et la vigilance reste de mise.
Concerné par le scandale du lait contaminé, à la salmonelle, du groupe Lactalis, le Mali a été alerté par une note du réseau d’alerte de l’Union Européenne datée du 4 décembre 2017. Mais la note du réseau d’alerte sur les dangers des denrées alimentaires de l’UE ne précisait pas les importateurs et la quantité des produits destinés au Mali. « Il a donc fallu réagir rapidement parce que la contamination concerne un groupe sensible, les enfants », précise Monsieur Mahamadou Sacko, Directeur général adjoint de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA). Chargé de coordonner les services de contrôle sanitaire des aliments, l’agence a donc mis en place un système avec l’ensemble des acteurs : Douanes, service vétérinaires, commerce et concurrence, la direction de la pharmacie et du médicament, industrie, laboratoire central vétérinaire et celui de la santé. Ces dispositions qui concernent l’ensemble du territoire, permettent d’arrêter l’importation des produits incriminés et le retrait de ceux dans le circuit. Les recherches ont donc été menées vers les dépôts de produits pharmaceutiques, les officines où sont essentiellement distribués ces produits, mais aussi vers les alimentation et les marchés et boutiques.
Après deux semaines d’action, rien qu’à Bamako où 16 équipes ont été déployées sur le terrain, plus de 9 tonnes soit 22 630 boîtes ont été retirés.
Des règlements peu appliqués
Si ce n’est pas la première alerte gérée par l’ANSSA qui en compte environ 2 par an, ce scandale révèle la nécessité de la mise en place d’un système de veille sanitaire efficace. L’Etat doit notamment « prendre des dispositions pour assurer la traçabilité des produits et ajouter au mandat des organismes de contrôle, le contrôle sanitaire », selon Monsieur Sacko.
Malgré l’existence du système des autorisations de mise sur le marché, plusieurs produits présents sur le marché n’obéissent pas aux critères de la qualité sanitaire. L’ANSSA qui est une structure de recherche chargée de la coordination des services de contrôle, oriente donc ces derniers et fait des recommandations aux fins de prises de décision.
Au plan sous régional, depuis 2007, l’UEMOA a adopté un règlement sur la sécurité sanitaire des aliments. Des dispositions obligatoires existent donc mais il faut les mettre en œuvre. Parmi les mesures pour y parvenir, figure le renforcement des services de contrôle et leur unification, selon les acteurs.
L’autre niveau de vigilance revient selon Monsieur Sacko au consommateur qui doit s’assurer que les produits qu’il achète sont autorisés à la vente, grâce au certificat délivré par les services compétents.
Journal du mali