Le chef de l’opposition kenyane, Raila Odinga, a profité des célébrations du 1er mai pour appeler à la reprise des manifestations nationales contre la vie chère
Les appels à de meilleures conditions de travail, à un salaire décent et à la création d’emplois figuraient parmi les slogans lancés à travers le continent, lundi, lors de la commémoration de la Journée internationale des travailleurs à travers l’Afrique.
“Chers compatriotes sud-africains, il n’y a pas grand-chose à fêter en cette fête des travailleurs alors que 12 millions de Sud-Africains ne trouvent pas de travail“, a déclaré lundi John Steenhuisen, chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).
Steenhuisen a déclaré que le chômage des jeunes s’élevait à 56 % et qu’il serait triste de célébrer la Journée des travailleurs avec autant de jeunes au chômage.
“Comment pouvons-nous célébrer quand les travailleurs peinent avec leurs salaires parce que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 14 % et l’électricité de 19 % au cours de l’année dernière ?”, a-t-il déclaré dans un message vidéo à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs.
Steenhuisen a déclaré que la seule chose que les Sud-Africains puissent célébrer, c’est celle de vivre dans une démocratie qui leur donne le choix du parti qui devrait les gouverner. Il a exhorté les Sud-Africains à voter pour son parti aux élections de 2024, promettant de créer plus d’emplois pour sortir les Sud-Africains de la pauvreté.
Le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA) a déclaré que les célébrations de la Journée des travailleurs de cette année se déroulent dans un contexte d’augmentation de la pauvreté, des inégalités et du chômage pour de nombreux Sud-Africains.
Le taux de chômage était de 32,7 % en Afrique du Sud en 2022, selon l’organisme gouvernemental Statistics South Africa.
S’adressant à un rassemblement tenu à l’occasion de la Journée des travailleurs par le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), membre de l’alliance tripartite du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), le président Cyril Ramaphosa a admis que de nombreux défis socio-économiques se posaient encore au pays, mais a promis des solutions qui seront proposées par son gouvernement.
*Des appels à de nouvelles manifestations
Au Kenya, le chef de l’opposition Raila Odinga a profité des célébrations du 1er mai pour exhorter les travailleurs à sortir en masse et à reprendre les manifestations nationales, dans la journée de ce mardi, contre la vie chère.
Odinga a déclaré que les manifestations obligeraient le gouvernement à réduire le coût de la vie suite à l’annulation des pourparlers prévus entre l’opposition et le gouvernement du président William Ruto.
Le chef du syndicat, Francis Atwoli, a exhorté Ruto à garantir des conditions de travail sûres et lui a demandé d’entreprendre des pourparlers avec l’opposition, appelant les travailleurs à ne pas participer aux manifestations.
Ruto a favorisé la commémoration de la fête du Travail dans tout le pays, avec une série d’événements destinés à honorer les contributions des travailleurs à l’économie du pays.
Le discours de Ruto a mis en exergue la vie chère au Kenya promettant de réduire le coût de la vie et d’offrir de meilleures conditions de travail aux travailleurs.
*Des demandes d’augmentation salariale
Au Nigéria, les travailleurs ont exigé une augmentation des salaires dans un contexte d’inflation et de vie chère.
Les travailleurs de la fonction publique se sont réunis lundi dans la capitale Abuja et dans les 36 États que compte le pays, pour exiger des augmentations salariales du gouvernement.
“Le pouvoir d’achat des travailleurs nigérians s’est érodé, et c’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’augmenter les salaires des travailleurs”, a déclaré Festus Osifo, président général du Trade Union Congress (TUC) du Nigeria, l’organisme qui réunit les associations de travailleurs au Nigeria, lors d’un rassemblement organisé pour célébrer la Journée des travailleurs.
Osifo a déclaré que les travailleurs nigérians exigent une révision du salaire minimum actuel qui est de 30 000 nairas (soit 65 dollars) à environ 90 000 nairas (soit 195 dollars).
Durant leurs rassemblements, les travailleurs des 36 États de la fédération ont demandé au gouvernement de lutter contre l’inflation et la vie chère dans le pays.
En Zambie, Blake Mulala, président du Congrès zambien des syndicats, a déclaré que la plupart des travailleurs gagnaient bien en dessous du coût de la vie, qui était actuellement fixé à environ 500 dollars par mois, pour une famille de cinq personnes, résidant dans la capitale Lusaka.
“Il est nécessaire que le gouvernement continue à créer davantage d’incitations telles qu’une amélioration des salaires et des réductions d’impôts pour les travailleurs, en particulier ceux qui gagnent en dessous du salaire minimum nécessaire”, a déclaré Mulala lors des festivités organisées pour marquer l’occasion.
Peneyambeko Munkawa, responsable de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la Zambie, a déclaré qu’il était nécessaire que le gouvernement se concentre sur les inégalités, la réduction de la pauvreté et la protection sociale, en fournissant des emplois de qualité.
Munkawa a déclaré qu’il était également nécessaire d’améliorer la santé et la sécurité au travail pour les travailleurs des industries et du secteur informel.
Profitant de l’occasion, le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré que son administration avait mis en place plusieurs filets de sécurité sociale pour protéger les travailleurs.
Au Rwanda, la Confédération syndicale des travailleurs du Rwanda (CESTRAR) a appelé à une meilleure protection des mineurs et à de meilleures règles de sécurité, alors que des informations font état d’une série d’accidents mortels dans le secteur minier rwandais.
“Nous appelons tous les employeurs à renforcer les règles de sécurité pour protéger la santé des travailleurs en fournissant des équipements de protection et à mettre en place des réglementations en fonction des conditions de travail”, a déclaré CESTRAR.
“Les autorités compétentes devraient accorder une attention particulière à l’application des réglementations, dans le secteur minier, par le biais d’inspections professionnelles régulières, afin de prévenir les accidents mortels, qui ont souvent été signalés”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Source : AA