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A la Une : beaucoup de réactions encore après la manifestation de dimanche à Paris

Avec tout d’abord ce dessin du caricaturiste Dilem publié dans le quotidien algérien Liberté. Intitulé « les musulmans de France ont peur de l’amalgame », on y voit un Français coiffé d’un béret brandir une pancarte, « je suis Charlie », et un musulman qui répond avec cet écriteau, «je ne suis pas Oussama ».

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Oui, « attention aux amalgames », s’exclame le site d’informations Guinée Conakry Infos. « Les attentats de la semaine dernière n’ont pas été perpétrés parce que leurs auteurs ne sont pas des Français de souche. Ils n’ont pas non plus été perpétrés parce que les auteurs et leurs commanditaires sont des musulmans. C’est ce que certains voudraient voir prospérer. Mais la réalité est que ces événements malheureux sont en partie le résultat d’une intégration française qui n’a pas réussi. Si Amedy Coulibaly et les frères Kouachi ont choisi la voie qui les a conduits à ce que nous connaissons désormais, c’est qu’ils n’ont pas eu le sentiment qu’ils appartenaient à part entière à la société française. »

Bref, pour Guinée Conakry Infos, « le raccourci entre les attentats et l’immigration ou encore l’obsession sécuritaire chère à l’extrême droite sont particulièrement contre-producteurs. Ces pistes paraissent d’autant plus inappropriées qu’elles sont porteuses des germes d’une exclusion, qui est pour beaucoup, dans les attentats que l’on déplore. »

Des limites à la liberté d’expression…

Peur de l’amalgame, donc, peur de l’offense aussi… « Non, je ne suis pas Charlie ! », s’exclame ainsi le journal malien La Sentinelle : « Ô que si, je le suis quand il s’agit de défendre les libertés, collective, individuelle et de la presse ; de condamner la barbarie d’où qu’elle vienne ; de compatir à la douleur des proches de victimes…, (…) De favoriser la coexistence pacifique et le respect mutuel ! Oui, je suis Charlie ! Mais je ne suis pas Charlie, s’exclame donc La Sentinelle, quand il s’agit d’offenser l’autre dans sa croyance ! De dénigrer sa culture et provoquer son prochain dans le plus profond de son être ! Là, je ne suis pas Charlie et je ne saurais l’être au risque de susciter plus de haine et de guerre des civilisations, dans le seul et unique but de défendre ma seule liberté ! »

Attention, prévient également le quotidien Le Pays au Burkina, « il serait bien que l’Occident, tout en conservant son attachement à la liberté, ne perde pas de vue la nécessité de prévenir les radicalisations. Pour ce faire, en plus d’accorder plus de soins à l’intégration des étrangers, il devrait œuvrer à prévenir le “libertinage”. Il faudrait mettre un point d’honneur à promouvoir le respect mutuel des pensées, des opinions. Dans ce souci, il ne serait pas de trop, de porter des gants dans le traitement de certains sujets fort délicats, estime Le Pays. Notamment les sujets qui touchent à la sensibilité des croyants. Si en Afrique, beaucoup de journalistes ont conscience de leur responsabilité sociale, il devrait en être de même pour les médias occidentaux dans leur ensemble. Ce, pour éviter de donner des alibis à des brutes qui n’en demandent pas plus. »

Au Sénégal, les dessinateurs de presse observent une grande prudence face à la religion. C’est ce que pointe le quotidien Enquête. Exemple : le caricaturiste Odia. « Il a certes pour idole Cabu ; il raffole même de ses portraits, mais il n’en rejette pas moins sa vision libertaire. En tant que musulman pratiquant qui respecte les cinq prières, il ne peut cautionner que sa religion soit insultée au nom d’une prétendue liberté d’expression. Et pour cela, il est formel : ‘Je ne suis pas Charlie, en ce sens’, affirme-t-il. »

Implication africaine

Autres interrogations liées cette fois à la présence dimanche à Paris de chefs d’Etat africains peu réputés pour leur largesse démocratique… « La question est de savoir, relève le site d’information Fasozine, si après avoir crié son ras-le-bol contre le terrorisme, le président togolais, Faure Gnassingbé serait prêt à faire de même à Lomé lorsque la liberté d’expression et de presse sera mise à mal dans son pays ? Que dire du Mali où le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement continuent d’assister impuissants aux actes terroristes qui se commettent quasi- quotidiennement contre des civils et des militaires au nord du pays ? Que dire des milliers de morts qui tombent sous les coups assassins de Boko Haram au Nigeria ? Pourquoi donc les mêmes drames ne produisent-ils pas la même mobilisation sur le continent africain ? »

 

Source: RFI

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