Particulièrement dangereuse pour le fœtus, la toxoplasmose nécessite un suivi régulier de la femme enceinte et de son bébé. C’est une maladie parasitaire, provoquée par la consommation de viande contaminée, mal cuite, de crudités mal lavées ou par de l’eau souillée.
Le Pr Youssouf Traoré, gynécologue obstétricien, exerçant au CHU Gabriel Touré, explique que la maladie est due à un parasite, appelé toxoplasma gondi. Cet organisme peut se retrouver chez les chats ou dans des aliments contaminés. Le spécialiste précise que la maladie attaque surtout les femmes. Et lorsqu’elles sont enceintes, la maladie affecte surtout les fœtus.
La femme est contaminée lorsqu’elle est grattée par un chat ou lorsqu’elle consomme des aliments contaminés mal cuits ou des crudités mal lavées. Selon le gynécologue obstétricien, la prévalence de la maladie dans le service de gynécologie obstétrique de Gabriel Touré est de 13 à 15 %. La malade ne présente pas de signe clinique. Autrement dit, la patiente ne présente pratiquement pas de symptômes. Par contre, la maladie peut entraîner des complications chez le bébé soit au cours de la grossesse, soit au cours du développement de l’enfant. « Chez le bébé, la toxoplasmose provoque des malformations de tout genre », signale le spécialiste tout en indiquant que l’enfant peut naître avec une petite tête (microcéphalie) ou avec de petits yeux (microphtalmie).
Il ajoute que l’infection peut atteindre les yeux du bébé et entraîner une cécité. Au cours de son développement, l’enfant peut devenir aveugle ou sourd. L’enfant peut également souffrir de troubles neurologiques. En ce moment, il sera atteint d’un retard staturo-pondéral. C’est-à-dire qu’il peut avoir du mal à se développer correctement, à grandir, voire à réfléchir souvent quand il est en classe. Il sera en retard par rapport aux autres enfants.
Le médecin ajoute qu’une femme atteinte de toxoplasmose peut connaître une baisse de l’immunité (les moyens de défense de son organisme diminuent comme dans le cas du VIH). Elle peut faire le coma dans un contexte de fièvre. Le Pr Youssouf Traoré précise que lorsqu’une femme contracte la toxoplasmose, c’est comme si elle était vaccinée. « Si l’infection survient au moment où la grossesse est en train de se développer, le bébé peut être contaminé. Mais si une femme tombe enceinte alors qu’elle a déjà contracté la toxoplasmose, le bébé ne court pas de risque », précise-t-il.
Pour la prévention, le gynécologue obstétricien révèle que l’idéal est que la femme ait déjà contracté la maladie avant de tomber enceinte.
Autrement dit, qu’elle ait été en contact avec le microbe avant la grossesse. Cette situation va lui conférer une immunité définitive.
Si ce n’est pas le cas, on peut éviter qu’une femme contracte la toxoplasmose en adoptant des mesures d’hygiène tout au long de la grossesse. Le praticien de Gabriel Touré indique à cet effet que ces mesures imposent de bien préparer les aliments, de bien laver ceux qui sont crus comme la salade, les pommes et autres avant de les consommer. Il faut aussi éviter tout contact avec les chats. Le médecin explique que pour savoir si une femme enceinte est atteinte de toxoplasmose, il est nécessaire de faire des examens de sang. S’il s’agit d’une toxoplasmose évolutive ou récente, la patiente sera mise sous antibiotiques pendant toute la grossesse.
Une écographie est faite pour voir si l’enfant n’a pas une malformation au niveau des yeux ou autres affections au cours de la grossesse. Et après l’accouchement, il est conseillé de faire ausculter l’enfant par un pédiatre ou une sage-femme.
Par contre, si c’est une toxoplasmose qui est ancienne, c’est-à-dire que la femme a déjà fait l’infection, il n’y a pas de traitement parce qu’on considère que le bébé est protégé. Mais le spécialiste tient à préciser que dans ce cas, c’est la grossesse seulement qui sera surveillée.
Fatoumata NAPHO
Source: Journal l’Essor-Mali