Dans quelques heures doit sortir le rapport de la FIDH, la Fédération internationale des droits de l’homme, sur la situation sécuritaire dans le centre du Mali. Depuis plus d’un an, cette partie du pays est devenue un important théâtre d’actions des groupes jihadistes qui profitent de conflits locaux entre agriculteurs dogons et éleveurs peuls.
Malgré un accord de paix signé fin août dans le cercle de Koro, l’insécurité perdure dans le centre du pays. C’est vers 6 heures du matin qu’une patrouille de l’armée malienne entend des coups de feu. Le village de Koroma Tintin est attaqué par des hommes armés. Un échange de tirs commence, les soldats tuent quatre assaillants et en arrêtent quinze autres, selon le gouverneur de Bankass, Sidi Alassane Touré. « Des incidents de ce type, nous en avons toutes les semaines, se désole un membre du conseil de cercle de Bankass. Dozos, Peuls, on ne sait plus qui attaque qui, ni pourquoi. Eux-mêmes ne le savent pas », conclut-il dépité.
L’accord de paix trouvé fin août entre des chefs de village du cercle de Koro et le groupe d’auto-défense dozo Da Na Ambassagou, n’a pas duré longtemps.
Des éléments contestataires se sont déplacés vers l’ouest, tout comme les violences. Pour enrayer cette situation, les autorités espèrent lancer fin novembre des concertations avec les représentants des deux communautés. « Le problème, c’est que Da Na Ambassagou n’est pas structuré avec un pouvoir centralisé et côté peuls, il est difficile d’identifier les interlocuteurs », explique Boucari Guindo, président du mouvement de jeunesse Guina Dogon. « Il n’est pas trop tard pour enrayer les violences, mais la vraie question c’est que fait l’Etat malien ? » conclut-il.
Quand il y a un problème entre deux communautés, l’Etat est obligé de s’interposer… Selon Boucari Guindo, vice-président du groupe de jeunesse Guina Dogon, le dialogue entre les communautés ne pourra fonctionner qu’une fois que l’Etat aura repris le contrôle, notamment militaire, du centre du Mali.
RFI