Depuis la fin du mandat du président Joseph Kabila en décembre 2016, les manifestations anti-Kabila se multiplient pour dénoncer la gestion dictatoriale du pouvoir et le non-respect de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Ces manifestations ont toujours été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre faisant souvent des morts et des blessés. Ce phénomène s’est répété le dimanche 25 février 2018 à l’appel du Comité Laïc de Coordination à manifester. Ces situations au Congo nous poussent à nous demander si le Congo vit véritablement sous un régime démocratique.
Le rendez-vous du Comité Laïc de coordination (CLC), une organisation pilotée par des intellectuels congolais en compromis avec l’église, avait invité tous les Congolais de l’intérieur comme de la diaspora à une marche pacifique le dimanche 25 février 2018 afin de demander au président Kabila de se tenir publiquement pour annoncer aux Congolais qu’il ne se présentera pas aux élections prochaines. Bref, le but était de demander le départ de M. Kabila. Cette manifestation, nonobstant son interdiction par le gouverneur de la Capitale, André Kimbuta, qui explique que « La ville ne saurait prendre acte » de cette manifestation en termes de dispositifs d’encadrement, a eu lieu. Depuis samedi, des partis politiques sont venus assiéger la cathédrale « Notre Dame » du Congo dans le seul but de prendre part à la Messe de dimanche et participer à la marche au côté des citoyens.
En effet, cette journée fut mouvementée comme prévu malgré une faible mobilisation des citoyens. Cependant, il convient de comprendre qu’un État policier ne sait que répondre à ses citoyens par la force. Joseph Kabila qui veut se faire le président à vie du Congo a ordonné les forces de l’ordre de disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogène. La police d’un État criminel ne peut que devenir criminelle. C’est dans cette mesure que les forces de l’ordre censées assurer la sécurité des personnes et de leurs biens n’ont pas hésité à tirer sur les manifestants à balles réelles faisant ainsi environ 47 blessés et deux morts. Cela arrive alors que la police s’était fixé comme objectif « zéro mort ». À ces blessés et à la personne morte, il faut ajouter l’interpellation d’une centaine de personnes qui doivent être entendues.
La RDC est devenue de nos jours un régime sanguinaire avec à sa tête un Tyran prêt à sacrifier l’intérêt de son peuple au profit de son propre intérêt. M. Kabila a en effet transformé le Congo en régime tyrannique en voulant réduire le peuple au silence. Ces violences contre les droits des Congolais à la liberté d’expression, de mouvement, se passent dans l’indifférence totale des commissions chargées des droits de l’homme au Congo et dans le monde entier. Trois fois que les Congolais subissent ces genres de massacre de la part d’un régime qui veut se pérenniser au pouvoir. La République Démocratique du Congo (RDC) n’est alors plus démocratique.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali