La fortune de la famille royale britannique se chiffre en millions, et la reine Elizabeth II a la fortune personnelle la plus élevée.
- La majorité de la richesse de la monarchie britannique vient des terres héritées et des investissements.
- Les contribuables britanniques financent également la famille royale avec la “subvention royale”, mise en place par le Trésor.
- La famille royale a, dans le passé, été passée au crible pour sa gestion des finances — surtout certains investissements révélés dans les Paradise Papers.
Vous pensez peut-être que la famille royale britannique est une vieille fortune. Une fortune plusieurs fois séculaire, pour être exact.
Selon Forbes, en 2016, la reine Elizabeth II avait une fortune estimée à 530 millions de dollars net. Forbes a également révélé que la monarchie britannique “apporte près de 1,8 milliards de livres sterling à l’économie du Royaume-Uni” chaque année, dont 550 millions de livres pour le tourisme.
Les contribuables britanniques soutiennent la famille en payant une “subvention royale”, mise en place par le Trésor. Cette année, cette subvention atteindra 104,8 millions de dollars. Cela représente environ 65 pence par an et par contribuable, selon le Boston Globe.
L’ancien actrice de la série “Suits” et bientôt royale Meghan Markle — qui épousera le prince Harry en mai — participera financièrement au mariage. Elle possède une fortune de 5 millions de dollars net, selon le Daily Mail.
Voici combien vaut la fortune de la famille royale maintenant — et comment ils ont gagné leurs millions:
Le Trésor accorde une somme forfaitaire — appelée “subvention royale”— à la reine
La subvention royale est destinée à couvrir les dépenses de la reine Elizabeth II dans ses fonctions officielles monarchiques, comme les voyages, les divertissements, l’entretien et la propreté, selon le Mirror.
La subvention royale représente 15% des bénéfices annuels du Crown Estate. Le montant annuel accordé à la monarque ne peut pas diminuer d’une année à l’autre, même si le Crown Estate se porte mal financièrement. La National Audit Office — équivalent de la Cour des comptes — a libre cours en ce qui concerne la vérification de la subvention.
Cet arrangement n’a pas toujours été bien vu de tous. La subvention a été revue en 2015, essentiellement parce que la reine gagnait trop d’argent, selon Business Insider US.
De plus, selon le Guardian, la subvention est passée de 15 à 25% des revenus du Crown Estate, pour payer les rénovations du Buckingham Palace.
La reine Elizabeth II a aussi son propre revenu personnel — et elle a payé l’impôt sur le revenu pour la première fois en 1992, après qu’un feu ait dévasté son château préféré
Selon Forbes, la reine Elizabeth a une fortune personnelle estimée à 530 millions de dollars.
Et, selon les lois de son pays, elle n’a pas à payer d’impôt sur sa fortune.
“Le souverain n’est légalement pas soumis à l’impôt sur le revenu, les gains en capital ou les droits de succession” selon l’Économist.
Mais cela a changé après le ravage d’une des résidences favorites de la reine, Windsor Castle, en 1992, selon le Daily Mail.
L’incendie avait provoqué une controverse sur qui paierait la factures des dommages. Finalement, la reine Elizabeth avait commencé à payer un impôt sur sa fortune. Selon la BBC, elle a été la première monarque à payer des taxes depuis les années 1930.
Selon Business Insider, la reine fait également des “paiements volontaires à l’autorité de collecte des taxes HM Revenues and Customs”, à la place des impôts sur les gains en capitaux ou sur les droits de succession.
Mais elle est exonérée de la subvention royale.
La Couronne — pas la reine Elizabeth elle même — possède de nombreuses résidences luxueuses et d’objets fiduciaires inestimables.
Le reine ne possède pas personnellement les trésors nationaux comme les Joyaux de la Couronne britannique ou la Tour de Londres.
De tels trésors nationaux font partie de la collection royale, que le monarque détient en fiducie de la nation. La collection est composée de milliers de tableaux, de tapisseries, de mobilier, des photographies, et d’autres objets, éparpillés dans les les nombreuses résidences royales. Certains palais, comme Buckingham Palace ou Windsor Castle, sont aussi détenus en fiducie.
Elle possède personnellement certains éléments de la collection, comme une immense collection de timbres royaux que son père, le roi Georges V, lui a transmis. Elle possède également une maison de campagne de 65 millions de dollars, la Sandringham House et le Balmoral Castle, en Écosse, dont la valeur s’élève à 140 millions de dollars, selon Fortune.
Les revenus de la reine Élisabeth et le prince Charles viennent de deux duchés aux origines médiévales — qui ont tous deux été épinglés dans les Paradise Papers.
La reine Elizabeth et son fils héritier le prince Charles ont été pris dans l’avalanche financière, quand leurs noms ont été cités dans les récemment publiés Paradise Papers.
Le duché de Lancastre — un état privé initialement établi pour Jean de Gand, le fils cadet du roi Edouard III — a été transmis de monarque en monarque depuis 1399. Les fonds provenant de ce duché sont versés dans la cassette royale — ou dans un revenu privé.
Selon le Washington Post, 12 millions de dollars de l’argent personnel de la reine provenant de ce duché ont été placés en offshore, aux Bermudes ou aux îles Caïmans.
Selon la BBC, une partie de cette argent a été investie dans “la société derrière BrightHouse, une chaîne accusée de prêts irresponsables, et Threshners, qui a fait faillite après 17,5 millions de livres de taxes”.
Le prince Charles de Galles a aussi été sous les feux des projecteurs, après ces publications.
Le duché de Cornouailles, vieux de 680 ans, est l’héritage du fils aîné du monarque en exercice. En 2007, le duché a acheté 113.500 dollars d’actions de la Sustainable Forestry Management Ltd. Cette entreprise basée aux Bermudes est un important bénéficiaire d’une évolution de la politique sur le changement climatique.
Selon la BBC, le prince Charles a plaidé pour cette évolution “et son état, le duché de Cornouailles, a triplé son investissement dans la Sustainable Forestry en l’espace d’un an”.
Les portes-parole des deux duchés ont nié les accusations et ont fait remarquer que les deux membres de la famille royale payaient l’impôt sur le revenu, sans y être obligés.
Mais ces révélations ont quand même déclenché une controverse. Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste, a dit au Telegraph: “Toute personne qui place de l’argent dans les paradis fiscaux pour éviter de payer des taxes en Grande-Bretagne, et évidemment les enquêtes qui auraient lieu, devrait faire deux choses — pas seulement d’excuser pour cela, mais aussi en reconnaître l’impact sur notre société”.
La Couronne n’a pas toujours été aussi financièrement surveillée, et a amassé d’énormes richesses à travers les siècles, surtout dues à l’acquisition de territoires et aux conquêtes.
La fortune de la Couronne s’est faite historiquement à travers les propriétés héritées, acquises par des années de conquêtes, de confiscation et d’achats. La pratique qui consiste à établir des terres royales — ou des terres qui appartiennent au monarque— remonte à la conquête normande de l’Angleterre. Différents dirigeants ont gagné et perdu des terres à travers les années, alors que le coût du règne augmentait avec le temps.
Lorsque le roi Georges III est monté sur le trône en 1760, la gestion des finances royales a subi un changement majeur. Selon le site officiel de la famille royale, le Parlement a commencé à payer l’intégralité de la “liste civile”—les dépenses du gouvernement et l’entretien financier des palais, traditionnellement payés par le monarque. En échange, le Parlement recevrait des “revenus héréditaires” du Crown Estate royal.
Alors que le Crown Estate est “possédé par le monarque pendant tout son règne”, ce n’est pas sa propriété privé et “ne peut pas être vendu par le roi, et les revenus qui en sont issus ne reviennent pas au monarque”, selon le site du Crown Estate.
Business insider