La Tanzanie a condamné Yang Fenglan, une femme d’affaires chinoise surnommée la “reine d’ivoire”, à 15 ans de prison pour trafic de centaines de défenses d’éléphants.
Yang a été accusé de diriger l’un des plus grands réseaux de contrebande d’ivoire d’Afrique, responsable de la contrebande de 2,5 millions de dollars de défenses provenant de quelque 400 éléphants.
Deux Tanzaniens ont également été reconnus coupables d’implication dans ce lucratif business illégal.
Le braconnage de l’ivoire aurait causé un déclin de 20% de la population d’éléphants d’Afrique au cours de la dernière décennie.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un organisme mondial de protection de l’environnement, affirme que la population d’éléphants d’Afrique est passée à 415.000, soit une baisse de 110.000 individus au cours des 10 dernières années, en raison du braconnage.
Le commerce illicite est alimenté par la demande de la Chine et de l’Asie de l’Est, où l’ivoire est utilisé pour fabriquer des bijoux et des ornements.
Mme Yang a été reconnue coupable de faits liés à la contrebande d’environ 800 pièces d’ivoire entre 2000 et 2014 de la Tanzanie vers l’Extrême-Orient.
Les deux autres complices tanzaniens ont également été emprisonnés pour 15 ans pour des charges similaires.
Le tribunal de Dar Es Salaam, la principale ville de Tanzanie, a ordonné la saisie des biens de Mme Yang. Elle faisait l’objet d’une enquête depuis plus d’un an lorsqu’elle a été arrêtée en 2015, à la suite d’une course poursuite.
Au moment de son arrestation, Mme Yang était une femme d’affaires éminente qui exploitait un restaurant chinois ainsi qu’une société d’investissement à Dar Es Salaam.
Parlant couramment le swahili, elle vivait et travaillait en Tanzanie depuis les années 1970 et avait été vice-présidente du China-Africa Business Council of Tanzania.
Les défenseurs de l’environnement ont salué son arrestation parce qu’elle était considérée comme celle qui jouait un rôle central dans le commerce illégal de l’ivoire en Afrique. La plupart des arrestations concernaient des trafiquants de seconde zone.