Cette dérive certes condamnable ne surprendra évidemment pas les observateurs avisés des questions africaines. En effet depuis des décennies la diplomatie française est constamment alertée sur le franchissement du seuil de la tolérance par les peuples francophones d’Afrique noire maintenus avec son appui sous une chape de plomb tyrannique, sous couvert désormais de la nécessaire lutte contre le terrorisme.
Ainsi donc, après l’occupation retentissante samedi 26 janvier 2019 de l’ambassade du Cameroun par des manifestants opposés au dernier hold-up électoral qui a eu lieu en octobre 2018 dans ce pays, ce sont les opposants au dictateur Idriss Deby Itno du Tchad, le protégé de Paris, qui ont occupé et saccagé l’Ambassade de ce pays à Paris, pour protester non seulement contre le soutien indéfectible apporté depuis 30 ans par la France à ce dictateur crapuleux et sanguinaire; mais aussi contre le dernier sauvetage de son régime opéré par des mirages de l’armée aérienne française basée à Djamena, qui ont récemment bombardé des colonnes de chars rebelles en conflit ouvert contre lui.
Bien que regrettables et condamnables, notamment sur le plan des principes de droit international, ces soulèvements des diasporas parfois binationales contre la politique française en Afrique, et surtout sa complicité active ou passive avec le maintien des dictateurs illégitimes dans son ancien précarité africain…sont malheureusement appelés à se reproduire.
Le temps est venu de lever toute ambiguïté sur la position diplomatique des autorités françaises (tous partis confondus) par rapport à des tyrans qui affament et massacrent leurs propres populations civiles afin de se maintenir à vie au pouvoir. Quand ils n’incarcèrent pas ou tuent leurs vrais opposants, contraignant ceux qui survivent à leurs sévices à prendre le chemin ô combien dangereux de l’exil en occident.
Des réactions officielles étonnamment différentes des deux côtés du Lac Tchad