À ces deux mesures inédites de la France, la partie malienne a choisi de répondre coup pour coup, au moyen notamment de retrait temporaire de l’autorisation de la compagnie aérienne française suivie de la suspension, au nom de la réciprocité, de la délivrance de visa aux citoyens français. Sauf que le match ne tardera pas à révéler le déséquilibre des forces en confrontation. En témoignent les alertes lancées par de nombreux concitoyens résidant en France et aux dépens desquels le ministère malien des affaires étrangères avait visiblement agi sur un coup de tête. Ce sont en effet des familles entières en vacances qui se retrouvées pénalisées et piégées par la gestion passionnée des vols suspendus d’Air France sur le Mali, mais aussi de nombreux Maliens qui profitent allègrement de la double nationalité pour entretenir des contrées entières. Face à leurs cris du cœur, la réciprocité tant prônée par la diplomatie malienne a dû être nuancée avec la prise en compte des préoccupations massivement exprimées dans leurs rangs. Le ministre Abdoulaye DIOP s’y est pris par une note additive beaucoup plus discrète que sa première réaction où il instruit ses services d’épargner les binationaux dans la suspension de délivrance de visas maliens. Il y a lieu de s’interroger, en définitive, si la souveraineté n’a pas influé sur le sens de la réciprocité au Mali et si la réaction impulsive des autorités n’a pas transgressé leurs directives quant à la prise en compte des intérêts du pays dans les choix stratégiques.
Rassemblées par la Rédaction