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La quête de justice adressée au colonel Assimi Goïta : Faut-il craindre le silence des autorités ?

Emprisonnée, depuis plus d’un an, à la prison pour femmes de Bollé, dans l’affaire dite de l’achat d’avion et d’équipement militaire, qui ne finit pas de s’éterniser, Mme Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre de l’économie et des finances, demande à être jugée. Pour avoir à jamais l’opportunité de laver son honneur ternie dans un dossier judiciaire, dans lequel elle a sans cesse clamé son innocence. Une quête de justice adressée au colonel Assimi Goïta, président de la transition, qui, au-delà de l’émotion suscitée par le cri de cœur d’une mère de famille, qui n’est pas sans lien avec le triste sort judiciaire qu’a connu SBM, ancien Premier ministre, codétenu, décédé en prison, par manque de soins appropriés.

 

 

Humble, sans aucune hostilité dans les propos, mais ferme, l’ex-ministre de l’économie et des finances de feu IBK,qui a refusé de recevoir durant son séjour à l’hôtel des finances des grands opérateurs économiques voire Karim Kéita, emprisonnée depuis plus d’un an, dans le dossier relatif à l’achat de l’avion présidentiel, dit sans détours sa soif de justice. Histoire de prouver, face au monde, comme elle l’a toujours fait dans cette affaire qui ne finit pas de s’éterniser.

Cette soif de justice, elle l’a faite à l’endroit du colonel Assimi Goïta, président de la transition, et non moins premier magistrat du pays, pour tout simplement exprimer son désir, à l’issue d’un procès équitable, de montrer qu’elle est blanc, comme neige, au regard des faits pour lesquels elle est prétendument accusée.

En bon droit, et en bon lieu, cette quête de justice, de la part d’une ancienne ministre de la république, qui a toujours affirmé n’avoir rien à se reprocher, et pour qui l’honneur d’une personne humaine  est une valeur supérieure à préserver, devra être soutenue.

Et cela, d’autant plus qu’elle interpelle le premier magistrat du pays, dans un contexte judiciaire trouble,  rappelant le triste sort réservé à l’ancien PM, détenu pour les mêmes faits,  malade, mais qui est mort en prison, sans jamais obtenu l’autorisation d’aller se soigner à l’extérieur, en dépit de l’insistance du collectif des médecins, dépêché à son chevet par l’Etat lui-même, pour être évacué en vue de bénéficier de soins adaptés.

En dehors des faits de procédure, et de l’état du dossier, apte à être vidé, soutient l’accusée, au regard de la disponibilité des pièces du dossier (dont certaines ont été intentionnellement produites par elle), Mme Bouaré Fily Sissoko appelle, de tous ses vœux, dans la lettre ouverte adressée au colonel Assimi Goïta, un procès juste, digne de ce nom, lui donnant l’occasion de dire sa part de vérité sur ce dossier qui a tant fait couler de salive.

Celle par qui, dans cette procédure, la justice malienne a pu obtenir aujourd’hui la copie en français du contrat de l’achat de l’avion présidentiel (Mme la ministre à l’époque des faits ayant exigé la version  française du contrat, initialement établie en anglais), et qui réclame justice, depuis plus de dix ans que cette affaire a éclaté, mérité bel et bien d’être entendue sur sa soif de justice.

Il y va même du crédit de la justice dans notre pays d’autant qu’elle met un point d’honneur à prouver son innocence, comme elle l’a toujours fait, en tant que mère de famille totalement acquise à la droiture morale, pour permettre à ses enfants et à ses proches de vivre éternellement, sur cette terre des hommes, la tête haute.

Ce sens de transparence n’a pas jamais pris cette femme dévouée pour son pays, en ce sens qu’elle a expliqué, dès le début de cette affaire, pendant qu’elle était encore aux affaires, il y a plus de sept ans de cela, au cours d’un débat public à la télévision nationale, qu’elle a agi avec honneur dans ce dossier, dans le sens strict de l’intérêt de l’Etat et qu’elle ne se reprochait rien.

C’est bien pour cette cause profonde, dite au nom de la vérité judiciaire, que cette énième quête de justice de Mme Bouaré Fily Sissoko, cadre émérite, connu pour son respect pour la chose publique, ne doit pas passer sous silence par le premier magistrat du pays, le colonel Assimi Goïta, président de la transition, désormais interpelé face à ses responsabilités de rendre justice à une citoyenne malienne éprise de justice, puisqu’estimant être injustement accusée dans ce dossier.

Par ce cri de cœur, entonné sans aucune colère, ni rancune, Mme Fily Sissoko, qui n’a jamais douté de sa totale confiance à la justice et à son innocence, prouve très nettement que son besoin de justice, dans ce dossier, tient au fait qu’au-delà de la privation de liberté, qui dure, depuis plus d’un an, pour son cas, sa dignité doit être préservée à tout prix.

Et c’est justement là où, à l’image du premier magistrat du pays, toute conscience civilisée est fortement  et directement interpelée face à la situation judiciaire que vit cette dame qui n’aspire qu’à la manifestation de la vérité. Ce qui est du reste la raison d’être de tout procès juste, comme celui qu’elle réclame, pour elle ; histoire de prouver qu’elle ne se reproche rien dans cette affaire.

Face à une telle impérieuse nécessité, le silence des autorités nationales, en premier chef le premier magistrat du pays, est forcément coupable d’autant qu’il s’agit d’accorder la justice à une citoyenne,veuve, mère de famille, aujourd’hui privée de liberté, qui la réclame, depuis des années, à cor et à cri, et qui a exercé, dans le passé, de hautes responsabilités nationales, dans le respect de la loi et de la dignité.

Mme Bouaré Fily Sissoko réclame aujourd’hui cette justice pour laver son honneur effarée par tant d’errements procéduriers dans cette affaire judiciaire rocambolesque parce qu’elle est persuadée qu’elle a encore, de par sa riche et brillante carrière professionnelle, de quoi faire profiter, dans l’honneur, à son pays et aux autres.

Elle a alerté sur son sort, à juste raison, parce qu’elle sait ce qui est advenu à son codétenu, Soumeylou Boubèye Maïga, mort en détention, à la mémoire duquel elle a rendu un vibrant hommage (ce qui est à son honneur du fait qu’elle était persuadée du désir de justice de ce dernier avant son décès).

Voilà en définitive qui fait que ce cri de cœur de cette veuve, mère de famille pour la justice s’impose à tous, à commencer par le premier interpellé qu’est le président de la transition, et ne doit pas souffrir du silence, enveloppé dans le secret de l’instruction, synonyme, dans bien de cas, de déni de droit.

El hadj Tiémoko Traoré

Source : Le Pouce

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