Notre confrère Mohamed Soudha Yattara vient de nous quitter brutalement, fauché par une crise cardiaque, samedi. La levée de corps a lieu dimanche à son domicile à Sokorodji en présence d’une foule de parents, amis, collègues et voisins éplorés.
C’est un vétéran de la presse qui a fait ses premières armes de reporter au quotidien « L’Essor » avant de se hisser dans la hiérarchie des « grandes plumes » puis de faire carrière dans la haute administration, que la mort a fauché à moment où il ne laissait transparaître aucun signe extérieur de maladie ou de fatigue.
Mohamed Soudha Yattara était né en 1956 à Ménaka où il effectua ses études fondamentales avant de venir au lycée Askia Mohamed de Bamako pour ses études secondaires (1973 à 1975). Il s’inscrira ensuite à l’Ecole normale supérieure (1976-1977) avant d’entrer au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar (1978-1980).
C’est donc après un baccalauréat en lettres classiques et un Diplôme supérieur de journalisme obtenu en 1980 qu’il intègre la fonction publique, comme journaliste réalisateur au journal « L’Essor ».
Après une décennie de journalisme actif sur tous les terrains de l’actualité, il entame une autre carrière de conseiller en communication, de conseiller technique, puis de chef de cabinet.
Ainsi de janvier 1992 à août de la même année, il est chargé de mission à la Délégation générale chargée des Maliens de l’extérieur auprès du ministère des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur. En septembre 1992, il est nommé conseiller technique, chargé de la communication au ministère de Maliens de l’Extérieur.
Un an plus tard, en décembre 1993, il prend le même poste au ministère de Développement rural. Il devient chargé de mission à la communication au ministère de Développement rural et de l’Environnement (1994), puis chargé de mission à la communication au ministère de Développement rural et de l’Eau en 1997. En février 2000 il est encore chargé de mission à la communication, au ministère de Développement rural.
« Yatt » comme on l’appelle dans le milieu, sera nommé chargé de mission à la communication au ministère de l’Agriculture et de l’Elevage en 2002, chef de cabinet au ministère de la Communication et des Nouvelles technologies de février 2003 à janvier 2008. D’octobre 2008 à octobre 2013, il exercera comme chargé de mission au cabinet de la présidence de la République.
Mohamed Soudha Yattara a aussi mené des activités de consultation. Il était à l’origine de la stratégie et du plan de la communication rurale, du plan de communication de l’Office du Niger, du plan de communication du Projet Moyen Bani et de nombreux autres plans de communication.
L’enfant de Ménaka était également connu du mouvement associatif. Il est resté longtemps secrétaire administratif de l’Amicale des ressortissants de Ménaka. Il figure parmi les militants de la première heure de l’ADEMA PASJ. Mohamed Soudha Yattara était un rassembleur, un homme aimable, fidèle dans ses amitiés, souligne Inamoud Ibny Yattara, professeur à la FAST et très proche du disparu. Yssoufou Keïta qui l’a côtoyé durant une dizaine d’années au département du Développement rural décrit un cadre travailleur, sérieux et très social.
Mohamed Soudha Yattara était marié et père de cinq enfants.
Adieu, « Yatt ». Toute la profession prie pour ton repos.
A. LAM
source : essor
