Pour le riz, le coton, le maïs et d’autres types de spéculations, de belles récoltes sont attendues à l’état actuel de la campagne
Le Premier ministre Moussa Mara a bouclé dimanche sa tournée en 4è Région par la ville de Dioro. Cette étape, le chef du gouvernement l’a consacrée à la zone Office riz Ségou, après 48 heures passées dans les périmètres irrigués. L’illustre hôte et sa délégation ont été reçus en grande pompe par les populations de Dioro, reconnaissantes envers les autorités pour l’initiative de deux grands projets qui permettront d’assurer l’autosuffisance alimentaire dans notre pays : le Projet de réalisation d’un complexe hydraulique et le Projet d’appui au développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT).
Tous les espoirs des communautés riveraines sont tournés vers ces deux ambitieux projets. La réalisation du complexe hydraulique porte sur l’aménagement de plus de 15.000 hectares et permettra de passer de l’irrigation en submersion à la maîtrise totale de l’eau dans la zone.
Le Projet d’appui au développement rural de Tien Konou et Tamani (PADER-TKT) est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement et la Banque islamique de développement. Son coût total est estimé à 14,9 milliards de Fcfa pour une durée de 5 ans. Le projet couvre environ 23 communes des cercles de Ségou et de Barouéli dans la région de Ségou.
Le PADER-TKT est un projet de développement rural intégré. Il va améliorer le niveau de production et de productivité des 1271 hectares du casier de Tien Konou en maîtrise totale de l’eau. Le rendement y passera de 2 T/ha (submersion contrôlée) à 6 T/ha en moyenne. La sécurisation hydraulique des 2200 ha du casier de Tamani en submersion contrôlée où le rendement passera de 1,7 à 2,5 T/ha, l’amélioration des conditions de vie et de l’environnement des populations par la mise à leur disposition de vingt points d’eau potable, cinq centres de santé réhabilités et dotés de plateaux techniques adaptés, la restauration et l’assainissement du cadre de vie et le renforcement des capacités, figurent parmi les objectifs du projet.
Les différentes composantes du PADER-TKT sont, entre autres, le recalibrage du canal principal de Dioro, l’aménagement des 1271 hectares du casier de Tien Konou et l’amélioration du système hydraulique des 2200 hectares de la plaine de Tamani. Cependant, la mise à disposition des ouvrages n’est pas pour tout de suite. Les deux entreprises adjudicatrices des marchés sont même en retard de plusieurs mois. Le taux d’avancement des travaux avoisine à peine 30% pour un délai consommé de plus de 70%. Les responsables des chantiers évoquent des lenteurs dans la mobilisation des ressources financières, mais aussi des écueils techniques accusés au niveau des opérateurs sous-traitants.
Ces explications n’ont pas convaincu le Premier ministre. Moussa Mara a ainsi intimé à ses interlocuteurs l’ordre d’écarter les obstacles afin que les ouvrages puissent être livrés aux producteurs dans les plus brefs délais. Sinon, le gouvernement se verra dans l’obligation de leur retirer les marchés, a t-il prévenu, ajoutant qu’il n’y a plus de temps pour les tergiversations.
UNE INITIATIVE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. Le Premier ministre s’est, par ailleurs, réjoui de sa tournée qui, de son point de vue, lui a permis de tâter le pouls de la campagne rizicole dans la zone Office.
Mais il a tenu à préciser : « Cette visite n’est pas une visite à proprement parler dans la région de Ségou. C’est une initiative du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en vue de nous enquérir du bon déroulement de la campagne agricole en cours. Nous avons constaté ici une campagne agricole pleine d’espoir, car tous les records nationaux ont été dépassés aussi bien en terme de riz, coton, maïs ou d’autres types de spéculations. Maintenant que la campagne est très avancée, nous étions venus nous assurer que tout se passe bien, que les difficultés rencontrées puissent être résolues », a indiqué Moussa Mara.
Car, a-t-il admis, quelques difficultés persistent avec notamment la présence des oiseaux granivores, la problématique de la gestion de l’eau. Des dispositions seront prises pour surmonter ces obstacles afin que la campagne puisse nous offrir une bonne récolte et combler nos attentes, a assuré Moussa Mara en relevant la potentialité de la zone qui doit servir d’étai sur lequel s’appuiera notre agriculture. « Il ne peut pas y avoir de développement agricole et agro-industriel s’il n’y a pas de développement dans la zone Office du Niger, si les investissement importants attendus ne sont pas disponibles pour désensabler, désengorger les canaux d’irrigation, afin que le débit de l’eau puisse augmenter et permettre d’irriguer la zone à souhait », a soutenu le chef du gouvernement.
Un autre défi du développement agricole dans la zone réside dans la mécanisation des procédures de récoltes. Les difficultés de transformation, de commercialisation des produits, l’accès aux intrants dans les bonnes conditions sont autant de problèmes auxquels le gouvernement va s’attaquer dans les jours à venir, a assuré le Premier ministre.
Au nom du président de la République, il a promis une motopompe aux rizicultrices de Dioro et a rendu hommage à ces femmes pour leur engagement dans le domaine de la culture du riz. Celles-ci exploitent, en effet, plusieurs hectares de riz et rivalisent aujourd’hui avec les hommes dans ce domaine. « La vraie satisfaction ici à Dioro, ce sont les femmes », a complimenté Moussa Mara.
Le désenclavement de la zone, la construction d’un lycée public et la connexion de la ville au réseau EDM ont été quelques doléances adressées au Premier ministre par les populations.
L. DIARRA
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source : essor