C’est l’un des chapitres les plus brefs du Livre sacré de l’islam, dont la brièveté n’affecte en rien cependant la portée.

Les exégètes y voient le condensé de multiples recommandations de nature à régir la vie du croyant. « Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance », est-il proclamé. (103-1) Pour les théologiens, le Livre saint et les recueils des traditions du Prophète (PSL) embrassent les multiples aspects de l’individu, aussi bien dans sa dimension spirituelle que sociale. Il est donc fait constamment appel à sa responsabilité, sa capacité à rechercher et maintenir un équilibre entre les dimensions essentielles de l’existence.
La vie quotidienne et les dimensions spirituelle et religieuse n’étant pas cloisonnées, les théologiens mettent à cet effet l’accent sur la portée de l’exemple, quand on veut  ‘s’enjoindre mutuellement la vérité’ : « commanderiez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre ? Etes-vous donc dépourvus de raison ? » (2:44) Selon les exégètes, il est une ligne en cela que le croyant ne doit point perdre de vue : « Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès. » (7 :31)
Les récits de la tradition prophétique rapportent dans cet esprit un échange entre certaines gens qui voulaient rivaliser de zèle dans leurs pratiques religieuses. L’un d’eux affirmait : ‘désormais, je prierai et ne dormirai plus’. Quant au second, il fit part de son intention de jeûner continuellement. Le troisième déclara : ‘moi, je me passerai des femmes’. Lorsque le Messager fut informé de ces déclarations d’intention, il dit : ‘qu’est-ce qui est arrivé à des gens au point de leur faire dire ceci et cela ? En vérité, je jeûne puis m’en abstiens. Je m’endors et cohabite avec mes épouses. Quiconque veut se passer de ma Sunna (conduite) n’est pas des miens’.
Les théologiens soulignent en ce sens que l’islam est une religion de tolérance et de facilité.  « Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait. » (2:286) Des propos du Messager soutiennent ainsi que ‘la religion est facile, et personne n’exagérera la pratique de la religion sans être vaincu. Lisez bien et approchez-vous du juste milieu, et soyez rassurés quant à votre avenir dans l’au-delà’.
Les oulémas, dans ce même esprit de s’éloigner de ‘la perdition, en accomplissant de bonnes œuvres’, relatent le cas d’un bédouin qui, se présentant chez le Messager, lui dit : ‘Indiquez-moi une action qui me permettrait d’entrer au Paradis.’ Il lui dit : ‘Adore Allah sans rien lui associer. Accomplis la prière obligatoire, acquitte la zakat prescrite et jeûne le Ramadan’. Le bédouin repris ‘au nom de Celui qui tient mon âme en sa main, je n’y ajouterai rien, et n’en diminuerai rien.’ Quand il s’en alla, le Prophète dit : ‘que regarde celui-là quiconque voudrait voir un homme au Paradis.’

A. K. CISSE

Source : L’ Essor