Une forte troupe composée de bérets verts, de bérets rouges, de gardes et de gendarmes rôde depuis une semaine dans les localités proches de Kidal sans recevoir la permission française de prendre d’assaut la ville.
Selon nos sources, l’armée française négocie pied à pied avec le MNLA pour libérer pacifiquement la capitale des Ifoghas. Déjà, pour faire pression sur le MNLA, la France a ordonné aux troupes tchadiennes de se replier sur Tessalit. Seule la présence des forces françaises empêche actuellement l’armée malienne de lancer l’assaut. Sachant l’avantage numérique et matériel qu’elles possèdent sur les combattants du MNLA barricadés à Kidal, les troupes maliennes piaffent d’impatience. Un soldat confie à nos sources que lui et les siens espèrent recevoir d’un moment à l’autre l’ordre de marche sur Kidal. Les sources rapportent que l’armée malienne, en vue des combats de Kidal, a déjà confié les villes de Tombouctou et de Gao aux forces de la MISMA afin de mobiliser le maximum d’effectifs contre le MNLA. « Si l’assaut doit être lancé, il sera massif et conduit des quatre points cardinaux« , nous confie un officier malien.
Le MNLA, pour sa part, ne compte que quelques dizaines de combattants. Il a perdu ses dernières illusions lorsque sur le perron de l’Elysée, François Hollande, en compagnie du président nigérien Oussoufi, a déclaré que la présidentielle au Mali se tiendra sur « l’ensemble du territoire national ». Donc à Kidal aussi. Parallèlement, les chefs des armées d’Afrique de l’Ouest ont appelé, samedi dernier, à régler la question de Kidal.
« Nous avons abordé la question de Kidal », a déclaré le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major de l’armée ivoirienne, à l’issue d’une réunion à Abidjan avec une demi-douzaine de ses homologues de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
« Nous avons fait des recommandations qui seront transmises aux dirigeants de la région pour souhaiter que cette question soit réglée … à un niveau politique, a-t-il indiqué devant la presse. Dans le concept d’opération initial de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), le MNLA n’était pas considéré comme ennemi. S’il y a des changements en la matière, cela doit être signifié aux militaires que nous sommes pour pouvoir mener les actions nécessaires.La situation de Kidal mérite un éclaircissement pour qu’une décision soit prise une fois pour toutes et que les élections (…) puissent se dérouler dans les meilleures conditions». La réunion de samedi était centrée sur l’intégration de la Misma (6.300 hommes) au sein de la mission des Nations unies (Minusma) qui doit compter 12.600 Casques bleus et se déployer à partir du 1er juillet.
Tiékorobani