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La meurtrissure !

Romain Rolland a écrit : « Même sans espoir, la lutte est encore un espoir».

Le 22 mars 2012, L’Armée malienne trahie et humiliée par certains politiciens de la troisième République se retournait contre son chef suprême en le chassant du pouvoir.

Déni de réalité…

Sept ans après, cette crise multidimensionnelle persiste toujours, mais beaucoup d’eau a coulé sous le pont des martyrs, les principaux acteurs à savoir le pouvoir d’Amadou Toumani Touré (ATT), le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le Comité National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (CNRDRE), lesquels ont bénéficié chacun d’un traitement particulier qui à mes yeux, relève d’un déni de réalité, de justice et d’une politique de deux poids deux mesures.

En effet, l’ex CNRDRE a pris le pouvoir le 22 mars 2012, avec à sa tête le capitaine Amadou Haya Sanogo. Durant son règne il a nommé le Chef d’État-Major Général des Armées (CEMGA), Le Directeur Général de la Sécurité d’État (DGSE) et négocié avec la CEDEAO pour céder le pouvoir à Dioncouda Traoré sur la base d’un accord signé le 6 avril 2012 permettant la nomination d’un premier ministre plein pouvoir.

 

La sortie du général fuyard négociée…

 

N’en déplaise aux républicains et patriotes convaincus, le capitaine Sanogo a été Chef de l’État du Mali du 22 mars au 14 avril 2012, jour de passation officielle du pouvoir à M. Dioncouda Traoré Président de la Transition.

L’ex CNRDRE a négocié la sortie du général fuyard pour le Sénégal, coopéré avec la Communauté Internationale pour mettre en place une Transition, laquelle organisa des élections présidentielles en 2013 qui ont abouti à l’élection du président IBK.

 

Quant au MNLA, une bande d’apatrides, qui après la fin de leur campagne de mercenariat en Libye (après la chute de Kadhafi), décida de retourner au Mali en s’alliant aux terroristes pour combattre nos soldats dans le but de sceller la partition du pays (Proclamée le 06 Avril 2012). On se souvient encore que ces apatrides ont été accueillis à bras ouverts à Kidal avec une forte Somme d’argent par feu le général KafougounaKone sur instruction du président ATT avec armes et bagages alors que d’autres pays comme le Niger les ont désarmés avant qu’ils n’entrent sur son territoire.

 

CNRDRE, une occasion manquée…

 

Ces bandits furent chassés de Kidal par les mouvements djihadistes. Après l’intervention française en janvier 2013, cette dernière le ramena dans ses bagages sous le nom maquillé de la Convention des Mouvements de Azawad (CMA) pour le remettre dans le jeu.

 

Comme disait François de la Rochefoucauld : « Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes. »

Les atermoiements de l’ex CNRDRE ont fait de sa prise du pouvoir une occasion manquée. Car malgré son engagement patriotique de sauver la situation, il a été empêché par des patriotes d’antichambres qui n’avaient qu’une seule obsession celui d’accéder au pouvoir par tous les moyens. Or l’ex CNRDRE ne voulait que des armes pour faire son devoir, mais il en a été empêché par un embargo sur les armes orchestré par les forces négatives qui ont fini par livrer le pays aux forces étrangères. Et qui aujourd’hui se permettent d’appeler à leurs départs pour donner raison trop tôt à l’ex CNRDRE et ses soutiens.

 

Six ans d’emprisonnement sans jugement…

 

Après les élections de 2013, le général Sanogo et certains de ses frères d’armes furent arrêtés et emprisonnés depuis 6 ans sans jugement.

On reconnaît la civilité et la magnanimité d’un peuple à travers le traitement qu’il accorde aux vaincus. On avait espéré que le Dialogue National Inclusif (DNI) allait demander un traitement équitable dans le cadre d’une Réconciliation Nationale entre les principaux acteurs de la crise et au-delà entre l’ensemble des filles et fils du Mali mais hélas !

Quel est ce peuple qui déchire les pages de son histoire ?

 

ATT principal responsable de la crise d e2012 réhabilité !!!

 

 

Le principal responsable de la crise de 2012 à nos jours le Général Amadou Toumani Touré (ATT) a été réhabilité, traité comme un homme de mérite et promu à un avenir radieux. Oui comme on le dit souvent : « on peut pardonner mais jamais oublier », non nous ne pouvons pas oublier comment ATT, président de la république du Mali pendant dix ans (sans crise), de surcroît Général de son État a pu laisser son pays sans défense? On se souvient de l’une de ses forfaitures (c’est lui qui ordonna à feu général Kafoukouna Koné en ces termes : « les guerres que l’on gagne, ce sont celles que l’on évite. », la signature du fameux ACCORD D’ALGER d’avril 2006 qui a exigé le démantèlement des bases avancées de l’armée malienne à l’extrême Nord du pays au profit du colonel déserteur Bagaga et ses hommes. J’ai répliqué en son temps dans un article de presse paru dans Info-Matin : « qu’en évitant certaines guerres on ne fait que les différer en renforçant l’ennemi. »  Et depuis, le Nord du Mali est devenu un far West, ouvrant la voie à l’implantation des narcotrafiquants, des bandits de tout acabit plus particulièrement Al-Qaïda pour le Maghreb Islamique(l’Aqmi) où notre général visionnaire disait à propos : « je les ai demandés de partir de notre pays, ils ont dit que la terre appartient à Dieu. »

ATT traité en héro…

 

Qui ne se souvient pas de l’affaire d’Air cocaïne ? Un avion rempli de drogues et d’armes qui avait atterri en 2009 en plein désert et déchargé sans que les autorités d’alors ne se doutent de rien. Qui ne se souvient pas de notre diplomatie d’alors basée sur le trafic d’êtres humains « 57 blancs » (prises d’otages, libérations avec payements de rançons)

Non nous ne pouvons pas accepter qu’ATT soit célébré comme un héros parce qu’il aurait construit des routes d’une saison (routes de Kayes, Ségou, Gao, Tombouctou etc. Complètement détruites), des logements sociaux (donnés à sa Cour) ; et érigé la corruption, le népotisme et le clientélisme en mode de gestion Étatique avec une banalisation qui frise la bouffonnerie (« on n’humilie pas un chef de famille disait- il lors de son émission préférée Baroni ») !

 

ATT pousse le triomphalisme…

 

Aujourd’hui ce dernier au lieu de rester modeste en rendant la politesse au peuple malien meurtri, il pousse le triomphalisme et le zèle jusqu’à vouloir nous donner des leçons de science politique et de courage. Et oui on ne peut pas répondre de son courage lorsqu’on n’a jamais été en face d’un péril.  Lui le grand soldat de la démocratie qui est parti par le flanc de la colline un soir de mars 2012 à dos d’hommes. Lui qui a rampé à quatre pattes devant un lieutenant pour fuir son pays après avoir été incapable de faire son devoir de protection des institutions de la République et du pays tout court, peut vraiment nous faire une leçon d’honneur, de dignité et de courage ! Mes devoirs mon général !

 

ATT a préféré la capitulation…

 

Pendant que ses homologues renforçaient la capacité stratégique et opérationnelle de leurs armées respectives, notre général président a préféré la capitulation devant un ennemi sous le fallacieux prétexte qu’il serait mieux équipé que son armée. Quelle trahison ?

 

 

L’histoire va ramener ATT à sa juste valeur…

 

Ces fans peuvent le comparer à De Gaule, Giap et autres grands généraux victorieux de l’histoire. Ils peuvent le traiter de saint, de messie et de sauveur c’est leur droit le plus absolu mais une chose est sûre l’histoire va le ramener un jour à sa juste valeur. Ce jour ni le système, ni ses fans (qui ont mangé avec les deux mains sous son règne), encore moins ses détracteurs n’auront aucune prise sur ce verdict sans appel de l’histoire. Il ne sera pas celui des vainqueurs et du système mais celui des faits réels qui constituent un grand passif pour lui.

 

Aussi la CMA a été célébrée au cours du DNI comme si nous avions à faire à un peuple amnésique, quelques gestes et paroles ont suffi à duper le peuple malien, oui un peuple fatigué consent volontiers qu’on le dupe pourvu qu’on le repose. J’espère qu’il sera reposé.

 

Au même moment les membres du CNRDRE croupissent en prison…

 

 

Au même moment les membres de l’ex CNRDRE croupissent en prison de façon illégale après un délai de détention provisoire largement dépassé (6 ans). Comme disait Cicéron : « Summum jus, Summa injuria. » traduction : « l’application excessive du droit conduit à l’injustice. » en d’autres termes l’injustice n’est encore grave que lorsqu’elle se fonde sur le droit. Où sont les chantres des droits de l’homme ? Qui ne ratent aucune occasion pour balancer des communiqués télécommandés à géométrie variable. Ces organisations des droits humains promptes à dénoncer les faits et gestes de l’ex CNRDRE et des Fama mais miraculeusement muets comme des carpes quand il s’agit des autres. Comme si l’administration du droit et de la justice est sélective et discriminatoire.

 

On réhabilite les uns, les autres sont séquestrés…

 

 

Oui on réhabilite et pardonne aux uns, on séquestre et juge les autres(le procès des autres est programmé pour le 13 janvier 2020.) Quelle équité !!!

Quel est ce déni de réalité et de justice ? Cet aveuglement et cette cécité volontaire sur la nature du péril ? Comment peut-on agir de la sorte face à une même situation ? Tirer les uns des mailles du filet de la justice et pousser les autres dans ses entrailles. Non il est temps de mettre fin à cette façon de faire si nous voulons avoir la paix, trouver une solution malienne à la crise. Il est temps de nous dire la vérité en sortant du mensonge et du déni. On ne peut pas réhabiliter le principal coupable, pardonner aux bourreaux d’hier et juger les victimes collatérales. Alors libérez mes camarades !!!

NB : Les intertitres sont de la rédaction.

Bakary Mariko Ex porte-parole de l’ex CNRDRE.

France.

Mali Demain

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