À la faveur de la présentation de vœux des familles fondatrices de Bamako (TOURE, NIARE et DRAVE) à l’équipe du district, hier, le maire Adama SANGARE a saisi l’opportunité de faire un certain nombre de constats qui empêchent la mairie d’accomplir ses missions (l’assainissement de la ville, le payement des salaires, des GIE, etc.) et de mettre les points sur les « i ».
Dans cette situation, il indexe la responsabilité de l’État, de l’incivisme des contribuables, entre autres. Il est de tradition depuis plusieurs années que les familles fondatrices de Bamako rapprochent des autorités du pays pour les vœux du Nouvel an. Hier.
Dans la salle de réunion de la mairie du district, ils ont été reçus par le maire et son équipe pour la traditionnelle cérémonie.
Les représentants de ces 3 familles, à tour de rôle, ont pris la parole pour saluer l’équipe du travail qui a été fait même si l’image reste quelque part entachée par certains faits.
En plus de ces constats, l’exercice intervient dans un contexte un peu difficile pour le pays qui vient de connaître plusieurs mois de crise sécuritaire et politique.
Pour les NIARE, TOURE et DRAVE, dans un État à la recherche de stabilité comme le nôtre, l’essentiel doit être consacré à la cohésion et à la consolidation de la paix afin de recoudre le tissu social déchiré.
Avec la crise au nord, ils sont unanimes à soutenir que la capitale a été elle aussi sérieusement affectée.
Qu’à cela ne tienne, ils invitent la population ainsi que l’administration à se donner la main pour sauver le pays de cette situation.
Dans leurs vœux, ils ont enfin salué et remercié la communauté internationale pour leur mobilisation à côté du Mali, toutefois persuadés que «tous ceux qui sont en train de manifester leur soutien au Mali ne sont pas des amis».
Ce qui appelle, selon eux, à plus de vigilance.
Il n’y pas que cette particularité, l’actuelle équipe de la mairie du district entame le dernier virage de sa mandature.
C’est donc, pour le maire et ses collaborateurs, la dernière cérémonie de présentation de vœux, en tous cas pour ce mandat
Le maire Adama SANGARE a ainsi profité de l’occasion pour passer en revue des situations de la mairie qui sont peu reluisantes au regard des défis et difficultés auxquels la structure est confrontée et de mettre les points sur les « i ».
Dans son adresse aux familles fondatrices de Bamako, le maire Adama SANGARE a indiqué qu’il traverse une période difficile due aux manquements de payement des taxes par les commerçants, le non-respect de l’État de ses engagements aux collectivités.
Pour le premier point, Adama SANGARE a déploré l’incivisme des occupants des marchés qui payent rarement les taxes.
« C’est difficile de prélever quand les associations des commerçants ou des occupants des marchés se considèrent comme prioritaires des lieux. Il est plus facile de gérer l’État que la mairie du district», a-t-il souligné.
Et, l’État dans ses engagements avec les collectivités jusque-là n’a pas donné un seul franc à la mairie du district de Bamako.
Cette subvention du pouvoir central est un apport pour les collectivités de prendre en charge certaines charges au nombre desquelles, il a cité l’assainissement de la ville, le payement des salaires…
Pour le maire, les pouvoirs et les missions ont été transférés, mais il regrette que les ressources financières, elles, n’aient pas suivi.
« Aujourd’hui, la mairie du district a de la peine à payer ses salaires, de payer les GIE intervenant dans l’assainissement de la ville», a indiqué M. SANGARE, ajoutant par ailleurs qu’il y a 3 camions stationnés au port de Dakar issu de la coopération avec la ville de Lyon qui attendent faute d’argent.
Au même moment, il relève que la mairie a un contrat avec l’EDM-SA sur le prélèvement de l’éclairage public.
«Pour la gestion de la manne financière de l’éclairage public, il y a un fonds commun entre la mairie et l’EDM-SA qui doit être géré conjointement. Mais, depuis 2011, aucun compte rendu n’a été fait quant à la fonctionnalité de ce fonds», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, la mairie depuis longtemps, selon le maire, est en train de se battre en vain pour le financement de certains de leurs programmes afin de leur permettre d’être moins dépendants de l’État.
S’agissant du problème de l’assainissement, Adama SANGARE reconnaît que la ville est sale.
Dans ses explications, il a soutenu que la production des déchets de Bamako est tel qu’il faut créer une usine de transformer des ordures pour faire face à la situation, sans compter également l’opposition farouche souvent des habitants au dépôt des ordures dans les sites de transit.
Sur le foncier, qui enregistré le nombre élevé d’affaires en justice, Adama SANGARE précise que cela fait longtemps que la mairie ne donne plus de partiel sauf pour les concessions rurales.
Il a regretté qu’avec la politique des autorités, ce soit des agences immobilières qui se sont dérobées à ce pouvoir.
Enfin, pour la nouvelle équipe qui va être installée dans les mois à venir, il a sollicité l’accompagnement des familles fondatrices de Bamako pour la réussite de ses missions.
Par Sikou BAH
Source: Info-Matin