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A la loupe : Confusion entretenue

Dans de récents communiqués rendus publics, le gouvernement malien et la mission onusienne au Mali (Minusma) condamnent fermement les violations du cessez-le-feu conclu entre les autorités maliennes et certains groupes rebelles terroristes ou d’autodéfense. Ces communiqués sont relatifs aux événements- affrontements armés, actes de violences, provocations, attaques des soldats onusiens, français et maliens- qui se sont déroulés récemment dans des localités du nord du pays, dont dans les zones de Ber (région de Tombouctou), de Bamba et de Ménaka (région de Gao).

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Ces événements ont fait de nombreuses victimes et beaucoup de dégâts, ont même causé la mort d’un maire touareg du cercle de Ménaka, et ont révélé que, malgré la mutation de Serval en Barkhane et la demande du renforcement du mandat de la Minusma, l’insécurité est toujours une tragique réalité dans le nord. Mais cela, tout le monde le savait. De même que tout le monde sait que ce sont les groupes terroristes jihadistes qui sont régulièrement indexés comme étant les auteurs de toutes les atrocités commises dans le nord.

Or, le contenu de ces communiqués gouvernementaux et onusiens, au lieu d’éclairer les citoyens, tend à accroitre la confusion. La Minusma demande à tous « les acteurs en présence sur le terrain impliqués dans le processus de paix en cours de tout faire pour prévenir les attaques sur les casques bleus et d’assurer que les responsables de ces crimes soient identifiés et traduits devant la justice » tandis que le gouvernement malien fait cas de groupes d’assaillants non identifiés.

Rebelle et aussi terroriste

Il convient dès lors d’édifier l’opinion publique nationale et internationale sur ces groupes d’assaillants qualifiés tantôt de groupes terroristes jihadistes, tantôt de groupes non identifiés alors qu’ils son pourtant identifiés comme étant parties prenantes aux négociations d’Alger dont ils violent les accords de cessez-le-feu.

Si réellement ils violent cet accord c’est qu’ils sont parties prenantes aux négociations, donc ils ne seraient pas alors des terroristes jihadistes dans la mesure où ceux-ci seraient exclus de toutes négociations. Et s’ils violent l’accord de cessez-le-feu en leur qualité de terroristes jihadistes bannis par la communauté internationale, c’est que le gouvernement malien et la communauté internationale négocient en douce avec eux.

Dans tous les cas, il est grand temps pour le gouvernement malien et la communauté internationale de prendre leurs responsabilités en identifiant et dénonçant publiquement ceux qu’ils appellent terroristes et ceux à qui ils n’osent pas donner ce nom. Vont-ils continuer à se cacher derrière les mots sachant que les citoyens ont compris depuis longtemps que terroriste est très souvent synonyme de rebelle. Et que bientôt, groupe terroriste sera également synonyme de groupe d’autodéfense.

La situation sera alors inextricable et explosera très tôt, même avec la réussite des négociations d’Alger et la signature d’un accord de paix. En effet, les parties prenantes aux négociations qui ont abouti à la signature de l’Accord de Ouagadougou, en juin 2013, ont toutes connu des dissensions et des défections qui ont abouti à la création de mouvements parallèles dont les responsables revendiquent eux-aussi des avantages. De même que ceux qui n’étaient pas dans la capitale burkinabé ou ceux qui sont nés après, avec l’encouragement du gouvernement et/ou de la communauté internationale.

Dissensions explosives

Aujourd’hui, les différents acteurs, retranchés, pour les uns, dans une coordination, pour les autres, dans une plate-forme, s’accusent mutuellement d’actes dont chacun d’entre eux pourrait être l’auteur.

Les divisions et défections vont encore continuer, de part et d’autre, d’autant plus que les leaders fédérateurs s’en vont l’un après l’autre.

En effet, après la disparition, le 25 décembre dernier, à Kidal, d’Intallah Ag Attaher, Amenokal incontesté des communautés touarègues de Kidal, suivie du décès à Tamanrasset (Algérie) de Baba Ould Sidi Amar, chef de la tribu des Kounta, c’est Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, l’amenokal des Touareg de Tombouctou qui s’en est allé, le 28 décembre 2014 à Bamako.

Ces trois hommes, de leur vivant avaient tout mis en œuvre pour préserver l’unité de leurs communautés respectives. Tout comme celui qu’on vient d’assassiner, début janvier, Aroudeyni Ag Hamata, Targui, maire d’Andéraboucane mais surtout frère du député loyaliste, Bajan Ag Hamata, figure révérée et vénérée de la région de Ménaka.

Pour en rajouter aux risques d’embrasement du septentrion malien, ce sont les différentes tribus arabes qui se sont mises en ébullition. Du grand rassemblement dont elles se prévalaient toutes, Al Carama (Alliance de la communauté arabe du Mali), semble être sortie une Albbina qui est déjà contestée.

 

Cheick TANDINA

Source: Le Prétoire

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