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La ligne rouge sonne l’alarme de l’impasse

Le mal malien réside plus dans l’absence d’écoute que de toute autre considération. Incompréhension entre opposition et majorité, qui montrent des signes de ne jamais vouloir se comprendre. Quand le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (CoFop) rejettent la politique d’un pouvoir jugé ‘’illégitime’’, et réclament des concertations nationales pour évacuer des questions nationales aussi cruciales que la situation de crise postélectorale, l’insécurité, la situation socio-économique intenable, de son côté le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga les invite à discuter de « découpage administratif », de « projet de réorganisation administrative ». La mal donne est que sur des régions entières ou des localités, l’Etat n’exerce pas pleinement sa souveraineté. Non contents de boycotter ces concertations, l’opposition dénie son titre au Premier ministre, car nommé par un président qu’elle juge ‘’illégitime’’.

Pendant ce temps, c’est le Mali qui recule, un pays riche des ses ressources naturelles, de ses ressources minérales et de ses ressources humaines, qui arrivent à stagner, à souffrir des humeurs de sa classe politique. Et le tournant entamé ressemble à celui d’un déni d’état de droit, lorsqu’on en arrive à réprimer une marche pacifique de protestation, matant également députés avec macaron et journalistes porteurs de gilet de distinction, sans ménagement.

Or, le Mali est sans aucun doute, un pays où nous avons les ressources humaines de qualité. Sans citer de nom, les connaisseurs du Mali savent qu’il y a des hommes de valeur, de part et d’autre de l’opposition et de la majorité. Pourquoi sommes nous devenus la risée des autres ? Qui tire les marrons de l’enfer malien de l’insécurité et de la crise politique ? La ligne rouge sonne l’alarme de l’impasse. Faisons le bilan des incompréhensions successives, de la révision constitutionnelle à celles préélectorale, électorale et postélectorale, du découpage territorial. Et si l’on tirait les enseignements de la recomposition continue de la classe politique depuis 2013. In fine, de l’opposition, Amadou Koïta, son ancien mentor Jeamille Bittar, Alhousseini Abba Maïga et Zoumana Mory Coulibaly ont rejoint la majorité présidentielle. Le courant inverse marque l’embouteillage avec des calibres comme les anciens ministres Mohamed Ali Bathily, Me Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maïga, Mamadou Igor Diarra, Moussa Sinko Coulibaly, Aliou Boubacar Diallo, Amadou Thiam, Racine Thiam, Dr Oumar Mariko qui viennent grossir les rangs de l’opposition, jurant qu’IBK est le meneur de la mal gouvernance. Jusqu’où ira-t- on dans ce jeu qui fait croire que nous sommes incapables de guérir le Mali de sa crise qui fait saigner ? Il est temps qu’on se rende à l’évidence, que la ligne rouge est franchie, qu’il n’est plus question d’égo, mais du MALI.

  1. Daou

Source: Le Républicain

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