Le Mali et l’Azawad, oh quel conflit complexe ! D’un côté, à Bamako, capitale politique du Mali, la question est vite résolue, le Mali est Un et Indivisible. De l’autre côté, à Kidal, fief des séparatistes azawadiens, l’Azawad doit être indépendant. Voilà bien là, le nœud du problème, cette cristallisation croissante des positions de chacun des belligérants.

Ce radicalisme est le fruit de la mauvaise gestion de ce confit qui a opposé et oppose aujourd’hui encore l’Azawad au Mali. En effet, à chaque fois que ce conflit a ressurgi au Sahel, tradition a été instituée de confier le dossier de la réconciliation à l’Algérie qui n’a jamais hésité à s’en saisir pour garder son emprise en noyant le poisson dans l’eau, en d’autres termes, cacher la poussière sous le tapis, avec un accord de paix qui laisse place à la double interprétation.

Cette répétition prouve au moins une chose en tout cas : c’est la mauvaise foi des belligérants et du médiateur. Chacun d’eux, rempli d’orgueil, ne voulant en aucune manière perdre la face devant ses partisans à qui ont été promis monts et merveilles. C’est la technique bien rodée utilisée par l’Algérie qui consiste à remettre à demain les points de blocage/ou noyer les négociations dans des détails mal exposés.

Cette technique sonne bien aussi à l’oreille des officiels maliens, car dans les faits, ils signent l’accord juste pour des impératifs urgents de sécurité et d’agendas à court terme. Donc, je ne serais pas étonné de voir les Maliens être intéressés par cet « additif bien poli et maquillé, pas dans sa forme actuelle » pour calmer leur opinion nationale, et juste pour tourner la page, sans grande conviction.

La Cma aussi pourrait être intéressée à tourner la page pour l’instant, car elle rencontre des difficultés de plus en plus et est gagnée par la « négociations fatigue » comme la médiation qui manque de plus en plus de punch et d’inspiration, car aussi à bout de souffle.

Donc la formule « trouvons une solution quelle qu’elle soit, tournons la page et faisons face à autre chose et voyons ce que l’avenir va apporter « , risque de s’appliquer ici. Même si toutes les parties sont convaincues que ce n’est pas la solution idéale, comme dans les accords précédents.

Baye Ag MOHAMED

Source: Le Reporter