Depuis l’avènement de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, un vent de souverainisme souffle sur l’Afrique. Ce mouvement s’est traduit par l’expulsion des forces militaires françaises de ces territoires. Aujourd’hui, c’est au tour du Tchad d’annoncer une décision historique : le retrait complet des forces françaises d’ici le 31 janvier 2025.
Bamada.net-Cette décision, officialisée par le gouvernement tchadien ce mardi 7 janvier 2025, résulte de tensions croissantes entre N’Djamena et Paris. Le Premier ministre tchadien, Allah Maye Halina, a été clair dans ses déclarations, insistant sur l’importance de respecter strictement cette échéance. Il a également demandé un état des lieux complet des étapes entreprises pour garantir un retrait ordonné et transparent.
Une décision motivée par la volonté de souveraineté
Dans son discours, le Premier ministre tchadien a dénoncé le rôle controversé de la présence militaire française, qualifiée de source de mécontentement pour la population tchadienne. Il a également critiqué des propos tenus par le président français Emmanuel Macron, jugés offensants envers l’histoire et l’intelligence des Africains. Selon lui, la France doit reconnaître les sacrifices historiques du Tchad, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, et adopter une approche respectueuse et constructive.
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Le processus de retrait des forces françaises a déjà commencé en décembre 2024, avec une organisation logistique précise. La base militaire de Faya-Largeau, située dans le nord du pays, a été transférée au contrôle tchadien le mois dernier. Celle d’Abéché, dans l’est, sera rétrocédée le 11 janvier 2025, tandis que la base d’Adji Kossey, située à N’Djamena, sera désaffectée à la fin du mois.
Le 7 janvier, un avion Airbus A330 MRTT a transporté 70 militaires français et huit tonnes de matériel vers la France. Un comité spécial a été mis en place par le gouvernement tchadien pour superviser ce retrait et garantir une transition harmonieuse.
Contexte géopolitique et réaffirmation de la souveraineté
La décision tchadienne s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays africains redéfinissent leurs relations avec leurs anciens colonisateurs. Sous la houlette du président Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, le Tchad affirme sa volonté de diversifier ses partenariats internationaux et de renforcer son indépendance.
Dans ce cadre, des tensions avec la France se sont accrues. Selon des sources proches du gouvernement tchadien, Paris aurait tenté de s’ingérer dans les affaires internes du Tchad, notamment par des actions perçues comme déstabilisatrices. Cette situation a renforcé la détermination de N’Djamena à rompre les accords de coopération militaire.
Un appel à l’unité africaine
Face à ces bouleversements, plusieurs voix se lèvent pour encourager le Tchad à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce regroupement, qui a permis au Mali, au Burkina Faso et au Niger de résister à la politique impérialiste de la France, pourrait offrir une plateforme idéale pour consolider la souveraineté africaine.
Des acteurs politiques et citoyens, à travers le continent, saluent la décision tchadienne. Ils considèrent cette nouvelle dynamique comme une étape cruciale pour libérer l’Afrique de la mainmise étrangère et promouvoir une coopération égalitaire entre les nations.
Un signal fort à l’échelle internationale
Le retrait des forces françaises du Tchad n’est pas qu’un acte symbolique. Il reflète une tendance plus large en Afrique : une aspiration à l’autonomie et une volonté de mettre fin aux pratiques néocoloniales.
Pour la France, cette série de revers diplomatiques et militaires en Afrique constitue un signal alarmant. Face à la perte de son influence sur le continent, Paris devra repenser sa politique africaine, sous peine de voir d’autres nations suivre l’exemple du Mali, du Burkina Faso, du Niger et maintenant du Tchad.
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Avec cette décision historique, le Tchad rejoint les rangs des nations africaines qui osent défier l’hégémonie française. Ce tournant marque une nouvelle ère pour le continent, celle d’une Afrique unie, souveraine et libérée des ingérences étrangères.
Comme l’a souligné un observateur : « La souveraineté de nos États n’a plus de prix. » Vive l’Afrique libre et indépendante !
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net