Devons-nous encore révéler ce qui est un constat pour tous les Maliens ? – Les actions et décisions prises par la classe dirigeante de notre pays au cours de ces dernières années ont affamé notre peuple, déplumé nos forces de défense et de sécurité, détruit notre tissu social et mis notre pays dans le chaos actuel. Cette classe politique n’est pas une chance pour le Mali ; elle n’apporte que le malheur et la misère partout où elle intervient. Ibrahim Boubacar Keita qui en est le guide a non seulement sapé la fonction publique, mais encore plié les Institutions du pays à sa volonté.
Le Président Keita, ses affidés et alliés mènent une guerre contre les institutions de la république qui sont censées être indépendantes de la politique. Le renseignement, le judiciaire et les forces de l’ordre, en particulier sont utilisés pour consolider un pouvoir autocratique au lieu de protéger le peuple malien et lui permettre d’accéder au bonheur. Cette caste politique dirigeante méprise la décence fondamentale et les codes de la démocratie dont elle prêche hypocritement des louanges. Contrairement à la loi et à son serment, ce Président n’a jamais rempli son devoir de protéger la Constitution, notre sécurité et l’unité nationale. Le Président et ses acolytes ne peuvent plus être contenus ni par les normes, les us et coutumes, ni par les lois et la Constitution.
Les Maliens ont enfin découvert la véritable nature de leur Président. Ce fut plus long qu’envisagé mais c’était inéluctable. Au Mali, on dit ”quand ça pourrit, ça se sent !”. Pourtant lors des campagnes on avait senti et prévenu que Monsieur KEÏTA n’avait ni l’étoffe, ni les qualités nécessaires pour régir un pays comme le Mali.
Nul ne saurait nier les impondérables et attribuer la responsabilité de l’actuelle pandémie à une équipe gouvernementale africaine. Toutefois, c’est dans les situations inattendues de crise que le discernement et la réactivité du Président, le caractère et la justesse de ses décisions recouvrent une importance capitale et viennent à l’appui de ses capacités de leadership.
Monsieur Keita n’a aucune appétence pour régler les problèmes que rencontrent les Maliens au quotidien ; pire, il ne veut pas les connaître ! Les affaires publiques l’ennuient tellement qu’il n’a jamais été question pour lui de s’en familiariser, encore moins de s’en assurer la maîtrise. Aucun Président avant lui n’a affiché autant de désintérêt et de mépris pour le devenir des affaires du pays. Actuellement, les conflits sociaux avec plusieurs corporations dont les magistrats, les enseignants, les personnels soignants hospitaliers, ne trouvent aucune issue. Ils s’enveniment des tensions cultuelles et sociales, du mécontentement grandissant au sein des forces armées et de sécurité missionnées derechef tous azimuts, sans minutie ni préparation, mais surtout avec le très fort sentiment que les moyens matériels ont été confisqués. Nos soldats vont ainsi aux avant-postes du combat, la peur au ventre avec l’impression d’aller à l’échafaud. Sur cette grogne populaire vient se greffer la pandémie.
Nous aurions mauvaise grâce d’attribuer la crise du Coronavirus à Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, mais c’est peu dire qu’il est submergé : on ne réussirait à charger ce baudet. Toutefois, le Président et son gouvernement sont responsables de l’organisation des élections dans le contexte de pandémie ainsi que du maintien des regroupements pour les manifestations cultuelles. Ils sont donc coupables des pertes en vies humaines et de leur coût exorbitant.
La propagation du virus mortifère a profité du chronogramme politicien d’un Président complètement indifférent au sort de ses contemporains. La même désinvolture traduit son attitude à l’égard des militaires envoyés au front à la légère, et même à l’égard de ceux qui y laissent leur vie ! Qu’ils meurent sous le drapeau malien ou au sortir des bureaux électoraux lorsqu’on y a fait fonction d’assesseur, peu lui chaut : Monsieur Keita n’est pas sensible au malheur public ; la politique est un art, pense-t-il, et la politique spectacle, il s’y connaît bien. L’histrion est en effet un des scénaristes du navet à l’affiche depuis des décennies, la démocratie selon une classe politique à plusieurs faces et sans conviction dont les Maliens connaissent, par le menu, les tartufferies, les implications désastreuses et les moindres fourberies.
Les maladies et la mort fauchent furieusement, les attaques terroristes font des ravages terribles, nos soldats tombent par centaines sur les champs d’honneur victimes d’une guerre asymétrique sous une gouvernance scénarisée depuis des années.
Chacun sait, depuis la cité antique, qu’un pays sans leadership où, au mépris de sa dignité de princeps, le chef se donne en spectacle comme un pantin, se livre à ses passions honteuses et ne songe en rien au bonheur de ses concitoyens, devient un pays sans citoyen. C’est ce qui arrive aux Maliens désireux depuis longtemps d’en finir avec ces imposteurs de la démocratie.
Le grave est que le Président est plus sourcilleux des compétences de son échanson que de celles des ministres d’un gouvernement obstinément pléthorique : à ses yeux, le protocole de la table est capital. Totalement inapte à tirer des leçons de ses déconvenues que celles-ci deviennent, à force, récurrentes, il préfère se réfugier dans le déni plutôt que d’affronter courageusement les situations pour en résoudre les difficultés.
La pandémie du COVID-19 très virulente et vorace en vie humaine, qui fauche à grands andains, est révélatrice également de la faiblesse connue de nos dispositifs de santé. Aussi, une réaction rapide aurait-elle permis d’éviter le flot des familles endeuillées. Cette catastrophe vient forclore cette présidence calamiteuse, que nous avions annoncée déjà il y a plus de cinq ans. A présent, aucune combine, aucune ressource n’empêcheront le peuple malien de surligner l’incompétence du Président et de la dénoncer en chœur.
Les campagnes électorales précédentes et l’installation d’un président de l’Assemblée Nationale de son choix ont fait la preuve que Monsieur Keita ne lésine pas sur les moyens et qu’il est peu regardant des dispositions légales et des conventions. Quant à sa parole, nous vous laissons deviner ce qu’elle vaut.
Alors surgira ”l’Hybris du roi nu” furieux d’être démasqué en plein jour sur la place publique. Aussi lui faudra-t-il pour se maintenir au pouvoir envers et contre tout, accroître les exactions et peut-être recourir davantage à l’élimination physique de ses adversaires, en s’appuyant sur certains officiers félons et des généraux de salon ses acolytes et compagnons en scélératesse. Il y a des signes qui ne trompent pas : le lourd silence présidentiel lors de l’enlèvement crapuleux du chef de l’opposition, la disparition de journalistes, l’emprisonnement des opposants et leaders de la société civile, l’instrumentalisation régulière de la justice et enfin un fait inaugural mais non moins majeur, la mise aux ordres de la cour constitutionnelle aux vues et au su de tout le monde, sommée de réorganiser le linéament des résultats des urnes selon les désirs du président. Sommes-nous encore en République ou avons-nous basculé en Satrapie ?
Le Mali fait face à un choix épique. Nous vivons des moments inédits qui seront consignés dans l’histoire. Au cours de ces dernières décennies, une grande partie de ce qui nous est cher a été foulée au pied – nos normes, nos valeurs, nos lois et même la Constitution. La réputation du Mali en tant que leader régional compétent en est détruite. Dans les mois à venir, les résultats de nos actions définiront notre pays pour la génération future. Mais avec votre participation massive au processus véritablement démocratique, nous pouvons remettre notre pays sur le devant de la scène. Nous ne devons plus continuer à ignorer les actions et politiques mal réfléchies de ce Président et de cette sulfureuse classe politique face aux crises qu’ils nous imposent et que nous vivons amèrement. Ne soyons pas plus longtemps des victimes consentantes. Il est temps que nos actions conduisent à l’inscription de notre nom sur leur liste noire de personnes à faire taire ou abattre comme Clément Dembélé et autres.
Nous les prions de graver notre nom sur leur liste noire –
Cheick Boucadry Traoré