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La drogue à l’école : A l’Etat d’assumer ses responsabilités pour éviter que ce vice qui se propage

L’un de nos articles a encore suscité de très intéressantes réactions de nos lecteurs, notamment de notre amie et conseillère de la rédaction, Sonia Duchesse (Metz/France). Il salut de celui intitulé : «LA DROGUE DANS L’ESPACE SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE : Une bombe sociopolitique à retardement qui compromet l’avenir du pays» (Le Matin N°496 du mercredi 28 avril 2021). Nous avons décidé de partager avec nos lecteurs cette belle contribution. Bonne lecture !

 

 Sur la drogue qui prend de l’ampleur dans nos écoles le sujet est très grave car tout aussi dangereux qu’une pandémie voire pire. Non seulement les accrocs aux produits illicites se mettent en danger, mais entraînent avec eux d’autres jeunes dans leur délire. Malheureusement pour eux, les mots ne suffiront pas pour les sortir de cette dépendance d’où la dangerosité de ce phénomène qui montre une jeunesse en souffrance.

De plus lorsqu’ils sont en manque, ils deviennent très vite violents et sont capables de faire n’importe quoi pour se procurer d’une façon ou d’une autre leur dose. L’enfer commence à ce stade car chaque prise demande encore une prise plus forte… Ces drogues deviennent des bombes à retardement et il sera extrêmement difficile de leur faire entendre raison tellement l’emprise de la drogue est totale sur eux.

Évidement, il faut prévenir afin d’éviter à des innocents de tomber dans ce piège mortel qui inhibe toutes réflexions. Cela dit, nombreux sont ceux encore qui tombent dans le piège en pensant qu’une prise n’a rien de dangereux et trop souvent le goût du risque pour se distinguer des autres l’emporte sur la raison. Que faire ?

À mon avis il n’y a pas de solution car une fois que le mal est fait, l’on ne peut pas revenir en arrière. Et même si les cicatrices sont invisibles l’araignée va commencer à tisser sa toile. Une volonté d’acier pour s’en sortir ne suffira pas s’il n’y a pas un accompagnement médical sérieux. Croire que ces personnes malades ne sont pas dangereuses est une grave erreur car non seulement elles se détruisent de l’intérieur mais peuvent également s’en prendre à nos enfants sans raison valable. C’est donc à l’Etat d’intervenir et de mettre des structures spécifiques pour contrer ce vice qui se propage insidieusement parmi nos enfants ados.

Je trouve déplorable que l’on puisse laisser circuler librement ces produits illicites au sein même des écoles et en même temps je comprends tout à fait que ce n’est pas aux établissements d’enseignement de régler ce problème car ce n’est pas leur rôle. De même que l’on ne demandera pas à un médecin de réparer une voiture, l’on ne peut pas demander à un individu d’aider un drogué qui n’a plus toutes ses facultés d’esprit ou mentales : mission impossible et de plus l’on se met en danger car l’on ne connaît pas leurs réactions !

Même en France le problème est récurrent et pour le moment nous n’avons pas de solution miracle. C’est un travail qu’il faut faire en amont car même si l’on connaît leur motivation l’on est toujours impuissant face à leur malaise : peur de l’échec ; pression trop grande au niveau des études ; peur de ne pas être à la hauteur de ce que l’on attend d’eux ; perte des repères au niveau familial suite à un décès, divorce, chômage, maladie…

Ici, nous vivons actuellement une époque bien difficile où l’on n’arrive pas à se remettre en question. A force d’avoir peur pour nos enfants on leur transmet nos craintes au lieu de leur apprendre à affronter les éventuels problèmes qu’ils pourraient rencontrer dans leur vie. Mieux vaut prévenir que soigner, mais encore faudrait-il être en mesure de connaître les dangers que nos enfants vont côtoyer.

Personnellement je serai bien incapable de conseiller qui que ce soit sur l’éducation à donner à son enfant car mon époque est bien loin de celle que je vis actuellement. Toutefois, je constate que tous les parents que je connais ont peur pour l’avenir de leurs enfants et surtout qu’ils ne leur laissent aucune indépendance car en permanence sous la surveillance d’un adulte de peur qu’ils leur arrivent malheur.

On ne leur fait plus confiance et, dans ce contexte, je me demande bien comment tous ces jeunes pourront acquérir cette confiance qui est primordiale pour leur vie d’adulte : n’est-ce pas notre rôle de parents que d’en faire des adultes autonomes et responsables ?

Sonia

Source : Le Matin

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