Le lundi 15 janvier dernier, la Direction de l’information et des Relations publiques des armées (Dirpa) était au rendez-vous de sa traditionnelle rencontre avec la presse. Comme toujours, il était question de répondre à certaines interrogations de l’opinion publique sur les opérations FAMa autant dans la lutte contre le terrorisme que la sécurisation des personnes et de leurs biens. Une occasion mise à profit par le Directeur de la Dirpa, le Colonel-major Souleymane Dembélé pour énumérer les grands défis relevés par les FAMa au cours de l’année 2023. « L’armée 2023 a été l’affirmation de la montée en puissance des FAMa » s’est-il réjoui.
A l’instar de la gestion des affaires politiques, la hiérarchie militaire par le biais de la Direction de l’information et des Relations publiques des armées (DIRPA) a tenu à faire le point des actions posées dans le domaine de la défense et de la sécurité au cours de l’année 2023. Si les autres secteurs ont pris en pleine figure l’impact négatif de la crise économique mondiale causée, entre autres, par la pandémie de coronavirus et la guerre Russo-ukraine, l’année 2023 a par ailleurs été une période de vache à lait pour l’armée malienne en terme de dotation et le cumul de résultats positifs dans ses opérations. Le colonel-major Souleymane Dembélé, considère même que l’année écoulée a été « la confirmation de la montée en puissance de l’armée malienne » avec à son actif plusieurs grands défis relevés dont la plupart étaient incertains au départ.
Parmi ces grands défis figurent la sécurisation de la biennale artistique et culturelle dans un contexte sécuritaire délétère dans la région de Mopti et l’organisation du scrutin référendaire.
Il faut noter que ces exploits ont été surtout rendus possibles grâce l’engagement et la volonté manifeste du chef de l’Etat, chef suprême des armées, le col. Assimi Goïta, de redorer l’image de l’armée malienne longtemps souillée par une guerre par procuration sur base de complicités sournoises.
Pour réassure ce pari, le président de la transition a procédé parallèlement à la dénonciation de plusieurs accords de défense en défaveur de la République du Mali, à la dotation de l’armée en équipements adaptés au besoin du terrain, à la formation et au recrutement du personnel de réserve.
Depuis, l’armée malienne qui était toujours en position de défense et de repli est passée en offensive pour traquer pour ne pas dire terroriser les terroristes jusque dans leurs derniers retranchements.
C’est pourquoi, l’autre grand défi, qui présageait d’ailleurs le chaos du Mali, si jamais, il parvenait à se réaliser, (la fin de la Minusma), a été aussi révélée pour la première fois au monde dans un délai de 6 mois. Mieux, ce retrait de la Minusma a facilité, sinon accéléré l’opération de reconquête des localités hors du contrôle de l’Etat malien dont Kidal, bastillon des groupes armés rebelles depuis une dizaine d’années, en est une parfaite illustration.
Autant d’exploits ajoutés à la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une coopération militaire entre les pays des trois frontières (Liptako Gourma), qui ont fait dire le col. Major Souleymane Dembélé que la crise sécuritaire du Mali est honneur et une grande fierté pour la génération actuelle l’armée.
« C’est une chance pour notre génération de vivre ces instances mémorables » s’est-il réjoui tout en soulignant par contre que la reprise de Kidal n’est pas la fin de la guerre. A ses dires, tant qu’il y en aura un seul Malien qui vit dans la peur et l’insécurité, ce combat n’est pas encore terminé. « On a un devoir de redevabilité envers ce peuple qui nous a dotés de tous ces moyens dont on dispose aujourd’hui ».
Au peuple aussi il a rappelé qu’une armée forte ne se construit pas en deux jours. Cela pour mettre l’accent qu’une armée a besoin d’être encouragée et soutenue autant dans ses moments de gloire que de peine.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS