– La porte-parole du Quai d’Orsay a répondu aux questions d’Anadolu sur la résolution adoptée par l’Assemblée nationale française à propos du groupe paramilitaire russe.
La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a qualifié, ce jeudi, d'”élucubrations” les propos récemment tenus par le patron du groupe paramilitaire Wagner à propos de la France.
Lors de son point presse hebdomadaire au Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre a été interrogée par Anadolu sur les efforts engagés par la Diplomatie française suite à la résolution adoptée, ce mardi, par l’Assemblée nationale appelant le Gouvernement français à “se mobiliser diplomatiquement” pour que le groupe paramilitaire Wagner soit inscrit à liste des organisations terroristes de l’Union européenne.
Anne-Claire Legendre a, tout d’abord, réitéré les propos de la ministre Catherine Colonna qui avait souligné face aux députés français “que les exactions du groupe Wagner ne pouvaient […] rester sans réponse”, la porte-parole décrivant notamment des “pillages, et de la “prédation, dont les rapports des Nations Unies, ont pu documenter le détail dans un certain nombre de pays, à commencer par la Centrafrique, le Mali, et bien évidemment en Ukraine”.
La porte-parole de la Diplomatie française a également rappelé la “série de sanctions” adoptées depuis 2021 contre le groupe Wagner, “au titre notamment du régime Droits de l’homme de l’Union européenne”.
Estimant que “les exactions du groupe Wagner sont le fruit d’une doctrine qui vise à instaurer le régime de la terreur”, Anne-Claire Legendre a souligné que le Quai d’Orsay n’a “pas de tabou” sur la désignation de Wagner en tant qu’organisation terroriste.
Indiquant qu’elle n’a pas “à ce stade d’éléments à faire état sur la poursuite de nos efforts en ce sens”, la porte-parole du ministère français des Affaires européennes et étrangères a ajouté que les discussions se poursuivent “dans les enceintes européennes” sur les questions de sanctions applicables au groupe Wagner.
“S’agissant des propos de Monsieur Prigojine, je ne vais pas les commenter. Je pense que personne ne prête attention au type d’élucubrations dont M. Prigojine est tout à fait coutumier”, a répondu Anne-Claire Legendre, en conclusion à sa réponse à Anadolu.
Pour rappel, le patron du groupe paramilitaire russe a dénoncé, ce mercredi, la résolution adoptée par l’Assemblée nationale française, estimant que cette décision découlait de la “peur” engendrée à Paris par les avancées de son groupe, notamment en Afrique.
“Nous avons sauvé tout un pays appelé la Centrafrique, sauvé des dizaines de milliers de vies de bandits, de terroristes et, surtout, des Français, qui les ont tout simplement abusés”, avait déclaré Evgueni Prigojine, affirmant que “des soldats français ont violé des filles de 12 ans” dans ce pays.
Lors du débat à l’Assemblée nationale française, la cheffe de la Diplomatie française avait concédé que la résolution visant à inscrire Wagner sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne aurait peu d’impact d’un “point de vue juridique” et que cette inscription n’aurait “pas d’effet supplémentaire direct”.
“Nous ne devons pas sous-estimer l’importance symbolique d’une telle désignation, ni le caractère dissuasif qu’elle pourrait avoir vis-à-vis des États tentés par un recours à la milice Wagner”, avait-elle néanmoins estimé.
AA / Paris / Ümit Dönmez