Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, car si l’année 2018 s’est achevée sur une note positive, c’est-à-dire dans la joie et l’allégresse, celle de 2019 a été plutôt une année triste, noire, à cause de l’incarcération le 13 septembre dernier de son parrain Bakary Togola, à la maison centrale d’arrêt de Bamako.
C’est donc peu dire, que cette arrestation intervenue dans des conditions hallucinantes a été douloureusement ressentie comme un immense electrochoc, par les membres et sympathisants de cette coordination, qui se sont donnés pour mission de promouvoir les actions et idéaux de Bakary Togola, ce « paysan-modèle » qui aura longtemps fait du fameux slogan « la terre ne ment pas », la principale devise du monde paysan. A ce titre, il est incontestablement l’un des rares paysans de notre pays, voire même de la sous-région à donner à l’agriculture ses véritables lettres de noblesse. Quant on sait que l’autosuffisance alimentaire reste à ce jour le défi primordial de notre pays.
Dès les premières heures de son incarcération, la CNA/BT,( son secrétaire général est Moussa Z Doumbia) a aussitôt réagit par voie de presse pour donner ce qu’elle considère comme sa « part de vérité » dans cette affaire qui renvoie Bakary Togola et certains de ses collaborateurs devant la justice. Cette coordination a surtout dénoncé le malentendu, pour ne pas dire « le flou artistique » qui règne autour des notions « ristournes » et « complément de prix ».Cette coordination reste particulièrement convaincue que : «Le président Bakary Togola est poursuivi aujourd’hui, pour la gestion d’un fond qu’il n’a jamais géré. Les prétendues ristournes que le dénonciateur anonyme fait allusion sont directement versées par la CMDT aux coopératives. »Comme nous pouvons le penser, ces propos qui n’engagent en réalité que les membres de cette coordination pourraient être facilement interprétés, comme un vrai plaidoyer pro domo, en faveur de Bakary Togola arrêté et incarcéré, à la suite d’un appel à témoins lancé par le procureur de la CIII le 16/09/2019. Interrogé sur ce cas Bakary Togola, par un confrère de la place, l’éminent avocat Me Alassane Diop déclarait ceci : « Pour des raisons déontologiques, je préfère garder le silence et laisser la justice faire son travail. Au lendemain de l’arrestation de Mr Togola, je m’étais exprimé dans un article de presse en regrettant une certaine précipitation dans l’affaire. J’ai pensé qu’on aurait pu et qu’on aurait du entendre tout la chaine de responsabilité et réagir en conséquence .l’évolution rapide du dossier me donne raison. En tout état de cause, après quelques mois de séjour à la MCA, la CNA/BT a désormais fait le pari de ne point entraver par quelque action que ce soit, la marche normale de cette procédure judiciaire en cours contre Bakary Togola et ses co-accusés, tous bénéficiant pour le moment de la présomption d’innocence.
Toutefois, la mauvaise santé du « parrain »continue d’inquiéter sérieusement les membres et sympathisants de la CNA/BT et souhaitent voir Bakary Togola retrouver le cadre familial, afin de recouvrer rapidement sa santé et faire face aux foudres de la justice. La prison doit être l’exception, la liberté la règle dit-on. Et dans cette affaire assez complexe, ou Bakary Togola représente la principale pièce maitresse, il est clair que l’environnement familial pourrait bien l’y aider à mieux recouvrer sa santé et se présenter, avec plus de force et d’énergie devant les juges, chaque fois que cela deviendrait nécessaire. Ne nous voilons pas la face, l’univers carcéral peut entrainer forcement des dommages psychologiques, sur celui qui est déjà sous une grande surveillance médicale. Il est vraiment hors de question de voir cette personnalité digne et respecté du monde paysan, fuir la justice républicaine de son pays, pour quelque motif que ce soit. Autant de raisons légitimes pour la CNA/BT de se joindre aux centaines de partisans de Bakary Togola, pour solliciter la bienveillance de toute la famille judiciaire de notre pays, et particulièrement celle du ministre de la justice, et des droits de l’homme, garde des sceaux, Dr Malick Coulibaly, afin qu’il puisse bénéficier d’une mise en liberté sous caution, pour des raisons humanitaires de santé.
Source : Le Phénix