La police de Sierra Leone a rejeté jeudi les accusations de la commission électorale selon lesquelles elle se livrerait à des opérations d’intimidation à son encontre, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle.
Dans un communiqué diffusé tard mercredi soir, la Commission électorale nationale (NEC) avait affirmé que la police avait “pénétré dans les locaux de la NEC sans mandat, sans avoir prévenu, et avait interrogé des membres de la NEC de manière aléatoire, les empêchant de faire leur devoir”.
L’action de la police visait à “intimider des membres du personnel”, selon le communiqué.
Réagissant à ces accusations, la police a expliqué qu’elle enquêtait sur 200 crimes liés aux élections et que des membres du personnel de la Commission étaient impliqués dans certains d’entre eux.
Les policiers ont dû attendre “pendant des heures” avant de pourvoir interroger le secrétaire exécutif de la Commission mercredi, a affirmé un porte-parole de la police, qualifiant de “surprise” les accusations de la NEC.
L’objectif était de “retirer de ses rangs” tout membre de la NEC susceptible de saper le processus électoral en Sierra Leone, a-t-il assuré.
Le communiqué de la commission électorale risque d’attiser les accusations de l’opposition selon lesquelles la police est vendue au parti au pouvoir, l’APC, dont le candidat est arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle le 7 mars.
Le second tour doit opposer le 27 mars Julius Maada Bio, le candidat du principal parti d’opposition, le SLPP, arrivé en tête avec 43,3% des voix, au candidat de l’APC, Samura Kamara, qui a recueilli 42,7% des suffrages.
Le chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, a appelé jeudi toutes les parties à “faire preuve de retenue et à ne pas interférer ou compromettre l’indépendance et l’intégrité de la NEC”.
AFP